Mgr Visvaldas Kulbokas, le nouveau nonce apostolique en Ukraine, reçu jeudi 2 septembre 2021 par le Pape François. Mgr Visvaldas Kulbokas, le nouveau nonce apostolique en Ukraine, reçu jeudi 2 septembre 2021 par le Pape François. 

Le nouveau nonce en Ukraine a reçu les encouragements du Pape

La mission du nouveau nonce apostolique en Ukraine, Mgr Visvaldas Kulbokas, débute le 7 septembre à Kiev. Ce jeune archevêque lituanien, âgé de 47 ans, raconte son parcours et son entretien de jeudi avec le Pape François.

Taras Kotsur - Cité du Vatican

Né à Klaipeda, en Lituanie (territoire faisant alors partie de l’URSS) le 14 mai 1974, Mgr Kulbokas est entré au service diplomatique du Saint-Siège en juillet 2004. Il a travaillé dans les représentations pontificales au Liban, aux Pays-Bas, dans la Fédération de Russie et dans la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État, et enfin, depuis 2020 dans la nonciature apostolique au Kenya.

Jeudi, il a eu son entretien d’envoi en mission avec le Pape, un moment qui n'avait rien de formel, mais plutôt un salut entre «un père et un fils» qui est sur le point de partir et à qui le parent confie ses «pensées et son cœur» pour qu'il puisse l'emmener là où il va.  «J'ai trouvé un Pape énergique qui m'a fait part de ses priorités pour l'Ukraine, un pays qu'il aime beaucoup, comme il l'a souligné à plusieurs reprises», a déclaré le nonce. Sans préciser les détails de la conversation, Mgr Kulbokas a mentionné ce qu'il considère comme les principaux défis de la nouvelle mission, soulignant les forts encouragements reçus de François.

Comment s'est passée votre rencontre avec le Pape, qu'est-ce que cela a signifié pour vous?

Le Pape m'a parlé de sa vision, de ses priorités pour l'Ukraine, qu'il aime beaucoup, comme il l’a signalé à plusieurs reprises. Il a également voulu me confier ses préoccupations concernant les grandes souffrances du peuple ukrainien, tant dans le passé que dans le présent, en me donnant sa vision de l'Ukraine. Et c'est une vision avant tout d'encouragement, parce que si le peuple souffre, si le pays souffre, il faut l'encourager et ce n'est pas facile de le faire.

Donc, je pourrais dire que c'était une rencontre entre le père et le fils. Quand le fils doit aller quelque part, le père dit: «Apporte mon cœur, apporte mon esprit, apporte ma voix, représente-le dans le pays». Et c'était un moment très joyeux, très vivant aussi, parce que j'ai rencontré un Pape très énergique: il connaît l'Ukraine depuis qu'il a 12 ans, et ce sont des prêtres ukrainiens qui lui ont appris à servir la messe...

Quels sont les défis qui semblent les plus pertinents pour cette mission?

Avant tout, celui de proclamer Jésus. Quand la lumière tombe sur Jésus, tout se rapporte à la joie. Nous, les chrétiens, à commencer par les évêques, les prêtres, devons apporter la joie. Bien sûr, il y a des problèmes: nous devons les affronter, mais sans nous décourager. La réalité ukrainienne d'aujourd'hui est pleine de difficultés et de problèmes, à commencer par la guerre, puis les difficultés économiques et sociales, les répercussions sur la vie politique et enfin les difficultés au sein de l'Église et entre l'Église catholique et les autres Églises. Le Pape a donc voulu m'encourager en me disant: «Sous la protection de Jésus et des saints, accomplis ta mission avec beaucoup de paix, avec beaucoup de cœur, sans perdre ta joie intérieure». C'était donc un père qui m'envoyait des encouragements et des bénédictions.

Vous venez de Lituanie, qui a en commun avec l'Ukraine une certaine période historique sous l'occupation du régime athée, où l'Église était persécutée : vous êtes les premiers à avoir cette expérience. Cela aidera-t-il à mieux comprendre les situations et les contextes en Ukraine?

Je suis sûr que ce sera le cas. Nous devrons travailler, nous devrons faire un effort, mais je suis sûr que mon histoire personnelle nous aidera à nous comprendre, car je suis né lorsque nous faisions encore partie de l'Union soviétique. Je me souviens que mon père et ma mère allaient à Kiev pour se faire soigner : Kiev, pour nous, à la maison, était presque le même pays, et donc maintenant si je vais à Kiev, c'est ma maison! C'est pourquoi, dans ce sens, aller travailler dans un pays qui est si proche de mon cœur est beaucoup plus facile, parce qu'il y a beaucoup plus de cœur, beaucoup plus de compréhension - au moins sur le plan historique: je ne dis pas que je comprends toutes les difficultés qu'il y a aujourd'hui, mais les difficultés historiques, oui. Et je suis sûr que tout cela aide beaucoup.

Il y a aussi un conseil que j'ai reçu du Pape: beaucoup de prière, ma prière personnelle. Mais pour cela, je suis sûr que la prière de mes amis et de ceux qui m'écoutent, quand ils veulent offrir cette prière personnelle, cette bénédiction personnelle, en me l'envoyant spirituellement à travers les saints, à travers les anges, je serai très, très reconnaissant.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

03 septembre 2021, 16:17