Distribution alimentaire dans les favelas de Sao Paolo au Brésil, le 28 janvier 2021. Distribution alimentaire dans les favelas de Sao Paolo au Brésil, le 28 janvier 2021.  

Mgr Jurkovic: la pauvreté augmente dans les pays moins développés

Mgr Ivan Jurkovič, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, s'est exprimé lors de la 70e session exécutive de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, mercredi 3 février. Il s'inquiète de l'impact de la pandémie dans les pays moins développés, appelant la communauté internationale «à ne laisser personne de côté».

Isabella Piro - Cité du Vatican

«La pandémie de Covid-19 a eu un fort impact sur les pays les moins avancés qui, collectivement, représentent les économies les plus vulnérables du monde»: c'est ainsi que Mgr Ivan Jurkovič a inauguré son discours hier à la barre de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Plus d'un milliard de personnes vivent dans les 47 nations actuellement désignées comme «pays les moins avancés», qui représentent moins de 1,3 % du PIB mondial, a relevé l’archevêque slovène, notant combien ces États ont des difficultés économiques et institutionnelles «pour réagir à des crises telles que la pandémie actuelle».

Selon certaines estimations, on estime en effet qu'en 2020, ces nations auront atteint «le pire niveau de développement économique des trente dernières années, avec une baisse des revenus, un chômage généralisé et une augmentation du déficit budgétaire». Ce n'est pas tout: Mgr Jurkovič ajoute que «le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté pourrait augmenter jusqu'à 32 millions, augmentant le taux de pauvreté de cinq points (de 32,5 à 35,7 %) et limitant ainsi les possibilités de ces pays d'atteindre les objectifs de développement durable». 

 

Développement économique, mais aussi humain

D'où le rappel du diplomate slovène à ce que le développement soit être compris non seulement comme «économique», mais aussi comme «humain intégral» car la richesse augmente souvent avec les inégalités, «avec pour conséquence l'émergence de nouvelles formes de pauvreté». Dans cette optique, l'observateur permanent du Saint-Siège a demandé à ce que l'accent soit mis sur plusieurs domaines essentiels, à savoir «les infrastructures, l'énergie, la science, la technologie et l'innovation, ainsi que le développement du secteur privé» dans ces pays les moins avancés.

Respect de la culture de chaque pays

Pour cette raison, remarque le représentant du Vatican à l'ONU de Genève depuis 2016, les économies les plus avancées peuvent «contribuer à une croissance mondiale durable» en mettant en œuvre «une politique fiscale proactive et une politique monétaire équitable et solidaire», réglementant ainsi «le financement global des entreprises». En outre, l'observateur permanent du Saint-Siège a souligné que le système commercial et financier actuel, basé sur «un modèle structurel unique», n'est pas applicable à tous. En effet, les pays les moins avancés doivent être aidés «à grandir et à développer leurs propres capacités tout en respectant leur propre culture» et «leurs propres réalités spécifiques».

Viser le Bien commun

Mgr Jurkovic a également souhaité que, «dans le cadre de la relance économique dans le contexte de la pandémie», «les mesures internationales de soutien liées au commerce et visant à faciliter l'intégration des pays les moins avancés dans l'économie mondiale» soient toujours garanties.

«Ne laisser personne derrière en agissant dans la solidarité et la fraternité pour la construction du bien commun», a résumé Mgr Jurkovic à la fin de son intervention.

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04 février 2021, 15:48