Un centre de vaccination à Hong-Kong, le 23 février 2021. Un centre de vaccination à Hong-Kong, le 23 février 2021. 

Mgr Jurkovič: garantir un accès universel aux vaccins anti-Covid

Au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, Mgr Ivan Jurkovič, a plaidé pour la suppression de certaines restrictions sur la propriété intellectuelle qui entravent l'accès universel aux vaccins anti-Covid-19.

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

Malgré les mises en garde du Pape François quant au risque de donner la priorité aux plus riches dans l'accès aux vaccins anti-covid, «ces dernières semaines, nous avons vu comment certains pays et entreprises continuent à favoriser les accords bilatéraux, faisant monter les prix et essayant de faire sauter la file d'attente», a relevé Mgr Jurkovič, s'adressant au Conseil pour les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (TRIPs) au sein de l'OMC.

L'observateur permanent a par ailleurs souligné ce paradoxe: la plupart des pays du monde connaissent des retards dans les programmes de vaccination en raison d'une production insuffisante, alors que dans de nombreux pays, il existe de nombreuses installations de production capables de produire des vaccins sûrs et efficaces qui ne peuvent le faire précisément en raison de restrictions sur la propriété intellectuelle.

Les vaccins sont à considérer comme un bien public


Selon le Saint-Siège, compte-tenu de l'urgence à disposer de vaccins pour contrer la pandémie mais aussi des sommes énormes investies par les États afin d’assurer leur développement, ces vaccins doivent être considérés comme un «bien public» auquel «tous devraient avoir accès, sans discrimination, selon le principe de la destination universelle des biens» rappelé par le Pape François. Mais les mécanismes complexes actuels de protection légitime des droits de propriété intellectuelle constituent un obstacle en ce sens, regrette Mgr Jurkovič. «Même en temps “normal”, le mécanisme de l'article 31bis de l'accord (TRIPs), établi pour aider les pays ayant une capacité de production pharmaceutique insuffisante ou nulle, a été largement critiqué en raison de la lourdeur de ses procédures», a-t-il noté, soulignant que «les politiques et les lois devraient maintenir une perspective axée sur le respect et la promotion de la dignité humaine, dans un esprit de solidarité au sein des nations et entre elles».

S’engager pour toute l'humanité

Le Saint-Siège demande ainsi une dérogation à l'application et à la mise en œuvre des articles 1, 4, 5 et 7 de la deuxième partie de l'accord, pour la prévention, l’endiguement ou le traitement de la Covid-19. La décision d'accorder cette dérogation serait un «signal fort qui démontrerait un réel engagement» et donc la volonté de passer «des paroles aux actes dans l'intérêt de toute la famille humaine», a conclu Mgr Jurkovič .

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24 février 2021, 08:53