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Mgr Paul Richard Gallagher, en mai 2019. Mgr Paul Richard Gallagher, en mai 2019. 

Gallagher: le respect des religions, un pilier de la fraternité

Intervention du Secrétaire pour les Rapports avec les États lors d’un sommet annuel sur la promotion de la liberté religieuse, un droit souvent bafoué dans de nombreuses régions du monde et actuellement mis à mal par la pandémie de Covid-19.

Vatican News

«Je voudrais souligner et commenter un certain nombre de situations alarmantes qui remettent en cause la liberté de religion», a commencé sans ambages Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Rapports avec les États, lors du "Ministerial to Advance Religious Freedom",  un sommet annuel sur la promotion de la liberté religieuse qui se tient chaque année à un niveau ministériel. En raison de la pandémie, il s’est tenu virtuellement ce lundi par visioconférence.

L'accès aux sacrements, un service essentiel

Le responsable de la diplomatie pontificale a tout d’abord évoqué la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.  S’il dit respecter pleinement les mesures connexes que chaque État a mises en place pour faire face à la propagation du virus, Mgr Gallagher a rappelé que des limitations trop drastiques pour les activités religieuses peuvent être contre-productives pour la santé des populations. «Les autorités civiles devraient être conscientes des graves conséquences que ces protocoles pourraient entraîner pour les communautés religieuses ou de foi, qui jouent un rôle important dans la lutte contre la crise non seulement par leur soutien actif dans le domaine des soins de santé, mais aussi par leur soutien moral et leurs messages de solidarité et d'espoir», a déclaré le Secrétaire pour les Rapports avec les États. Il a ensuite souligné les répercussions que ces restrictions avaient sur les activités religieuses, éducatives et caritatives des communautés de foi, en particulier du point de vue catholique. «Avoir accès aux sacrements est un service essentiel», a déclaré Mgr Gallagher.

Le risque du populisme

Au-delà de l'urgence liée à la crise sanitaire, Mgr Gallagher a ensuite attiré l'attention des ministres présents sur les nombreuses façons dont la liberté religieuse est mise en danger. Il mentionne les attaques atroces des extrémistes ou encore la propagation du populisme «qui se manifeste souvent par certaines formes de nationalisme visant à considérer les "étrangers" non seulement comme "autres" mais souvent comme "ennemis"», procédant comme cela s’est déjà manifesté plus d’une fois dans le passé, par une véritable colonisation idéologique.

Nécessité du dialogue

Le Secrétaire pour les Rapports avec les États a ensuite fait quelques propositions pour la promotion et la protection de la liberté religieuse, deux voies qui doivent être «parallèles». En mettant l'accent sur la dimension spirituelle et morale de la personne -ce qui n’est absolument pas «secondaire à cette existence terrestre», il a invoqué et défendu «la nécessité du dialogue interreligieux et interculturel pour promouvoir la compréhension et le respect mutuels» et le droit fondamental, enraciné dans la dimension intérieure de l'individu, de la liberté religieuse, qui ne peut en aucun cas être manipulé. Seul un dialogue sincère et authentique permet de construire la fraternité et les amitiés sociales nécessaires à la coexistence pacifique dans nos sociétés pluralistes, a rappelé Mgr Gallagher.

Le Secrétaire pour les Rapports avec les États a achevé son intervention en citant l'encyclique du Pape Fratelli tutti : «En tant que chrétiens, nous demandons que, dans les pays où nous sommes une minorité, la liberté nous soit garantie, tout comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont une minorité. Il y a un droit humain fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix : c'est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions» .

Ce serait «merveilleux si d'autres chefs religieux pouvaient prononcer ces mêmes mots inspirants... Cela pourrait être une approche intéressante à envisager», a-t-il finalement conclu.

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18 novembre 2020, 16:47