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Indigènes en Amazonie - Avril 2020 Indigènes en Amazonie - Avril 2020 

Le Saint-Siège demande de rétablir la justice pour les peuples indigènes

Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, a lancé un appel en faveur des peuples autochtones lors de la 45e session du Conseil des droits de l'Homme. Il a fait part de ses inquiétudes concernant «l'impact disproportionné» que la pandémie a eu et a encore sur ces communautés.

Anna Poce - Cité du Vatican

C’est une situation de profonde injustice qu’a pointée du doigt Mgr Jurkovic le 24 septembre dernier à la tribune de l’ONU à Genève. «Dans de nombreuses régions du monde, les droits de l'Homme et les libertés fondamentales des peuples autochtones continuent d'être violés, notamment en raison d'un accès insuffisant à la justice et à l'éducation, de déplacements causés par des guerres ou des catastrophes naturelles, d'arrestations arbitraires de chefs autochtones et de la violation de leur droit à l'autodétermination dans les territoires», a regretté l’observateur permanent du Saint-Siège lors de la 45e session des droits de l’Homme. Il s’est aussi alarmé de «l'impact disproportionné» que la pandémie de coronavirus revêt sur les communautés indigènes, qui «représentent 6% de la population mondiale et vivent avec les taux de pauvreté les plus élevés» de la planète, ce qui les rend particulièrement vulnérables face à la crise sanitaire.

Consolider la législation nationale et internationale

«Le manque d'accès aux fournitures médicales, l'augmentation de l'insécurité alimentaire et hydrique due aux restrictions de la liberté de mouvement», n'ont fait qu'exacerber l'effet de la pandémie sur les peuples indigènes, comme l’a souligné le prélat. En outre, «la plupart d'entre eux, en particulier les femmes, travaillent dans l'économie informelle», un secteur qui a été gravement touché pendant la pandémie. Mgr Jurkovic a ensuite rappelé le rôle essentiel de ces communautés, qui veillent sur «80 % de la biodiversité mondiale, contribuant ainsi de manière significative à l'intégrité écologique mondiale». Pour eux, en effet, «la terre n'est pas une marchandise, mais un don de Dieu, un espace sacré avec lequel ils interagissent» et dont ils prennent soin. D'où l'appel du représentant du Saint-Siège à protéger les peuples indigènes «de l'expropriation des terres et de l'exploitation économique, par le biais d'une législation nationale et internationale plus forte». Et ce pour les empêcher d'être affectés par des normes et pratiques qui «favorisent l'expansion des zones d'extraction des ressources naturelles et le développement de méga-projets d'infrastructure», le tout aggravé par «l'impunité généralisée des violations des droits de l'Homme et des obstacles à l'obtention de la justice».

Intégrer les peuples indigènes dans la vie politique

Mgr Jurkovic a également déclaré que les communautés indigènes «ne sont pas seulement une minorité parmi d'autres» et qu'elles «devraient donc être incluses dans tous les processus de décision politique, en particulier ceux qui les concernent directement». «Pendant la pandémie de Covid-19, ces communautés ont souvent été ignorées et même oubliées», a-t-il déploré. Dans cette perspective, l’observateur permanent du Saint-Siège espère que de «nouveaux modes de vie» et de «nouvelles politiques internationales, régionales et locales qui impliquent réellement les peuples indigènes et respectent leur identité et leur culture» seront développés, en vue d'un «développement humain authentique et intégral».

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25 septembre 2020, 16:28