Une vue du vignole autour de Carcassonne, dans le sud de la France, le 6 août 2020. Une vue du vignole autour de Carcassonne, dans le sud de la France, le 6 août 2020. 

Le cardinal Turkson encourage le tourisme comme outil de développement rural

Dans le message pour la Journée mondiale du tourisme, qui aura lieu le 27 septembre prochain, le préfet du dicastère pour le Service du Développement humain intégral invite à prendre de nouvelles voies pour soulager le secteur durement touché par la pandémie de coronavirus.

Les spécialistes du secteur estiment qu’à la fin de 2020, il y aura une diminution d'environ un milliard de touristes internationaux, avec une perte économique mondiale d'environ 1 200 milliards de dollars et des conséquences inévitables sur le front du chômage. Comme on le voit au Vatican même et tout autour, où certains commerces et restaurants ont baissé le rideau, le secteur est frontalement touché par cette pandémie «dont on ne voit pas encore la fin».

Ce contexte inquiétant, toutefois, «ne doit pas nous paralyser et nous priver d'une vision positive de l'avenir» car, comme l'a dit le Pape François, le pire drame de cette crise serait de la gâcher. Le parcours proposé rappelle le thème de la Journée axée sur le tourisme et le développement rural, choisi avant l'urgence de la Covid-19.

Soutenir le monde rural

Il s’agit de se tourner vers le développement de la ruralité plus que de remplir des grands hubs touristiques déjà saturés, et de promouvoir un «tourisme responsable, mis en œuvre selon des principes de justice sociale et économique et dans le respect de l'environnement et des cultures», qui reconnaît la centralité des communautés locales, leur droit à être les protagonistes du développement durable. Une telle évolution, qui est déjà vécue en certains endroits et n’est donc pas une utopie, permet de développer une «interaction positive entre l'industrie du tourisme, la communauté locale et les voyageurs».

Cette nouvelle forme de tourisme peut permettre de soutenir «l'économie rurale, qui est composée de l'agriculture et, souvent, d'exploitations familiales, de petite taille, de zones marginales et de faibles revenus perçus par la chaîne alimentaire». Il est ainsi possible de construire un nouveau monde avec «un tourisme fait par et à travers les gens», une façon de voyager qui ouvre le cœur «vers le large horizon de la fraternité et de la solidarité».

Un tourisme relationnel et enraciné

L’enjeu est aussi de trouver de nouveaux modes de relation avec l'autre et avec la nature, à partir du respect des rythmes de la création, de la vie des communautés, des pratiques agricoles. «Le tourisme peut devenir un instrument de proximité», en faisant grandir «l'esprit de fraternité entre les peuples».

Il faut donc aller dans le sens de «la prise en charge et la défense des communautés rurales les plus fragiles». Ainsi l’économie touristique pourra devenir un outil dans «la lutte contre la pauvreté, que la pandémie a fait croître de façon exponentielle», rappelle le cardinal Turkson.

Enfin, il appelle les évêques et les responsables de la pastorale du tourisme à «développer des réseaux de proximité dans les relations et les aides pour compenser les pertes de revenus. De nouveaux itinéraires pour l'utilisation touristique des zones rurales devraient être construits, en combinant le respect de l'environnement et les possibilités pour les opérateurs touristiques locaux de gagner leur vie», souligne-t-il.

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07 août 2020, 15:26