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OSCE: le Saint-Siège invite les médias à une liberté d'expression responsable

La Mission permanente du Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) défend la liberté d'expression des médias, notamment en matière de religion.

Vatican News

La délégation du Vatican auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) appelle à la liberté et à la protection des médias, pour faire avancer «la vérité, la liberté, la justice et la solidarité dans la société».

Cet appel a été lancé dans une déclaration lors de la deuxième réunion supplémentaire sur la dimension humaine consacrée à la liberté d'expression, aux médias et à l'information de l'OSCE, organisée lundi à Vienne. La session était intitulée «La liberté d'expression et sa relation avec les autres libertés fondamentales».

Concilier liberté et responsabilité

Soulignant que «la liberté d'expression, comme tout droit de l'homme, s'accompagne de responsabilités qui ne peuvent être ignorées», la délégation du Vatican a déclaré que les médias devraient être encouragés à fournir une plate-forme pour un large éventail de points de vue «à la fois politiques, mais aussi confessionnels».

La déclaration souligne que les médias ont la responsabilité de donner «un compte-rendu juste et précis des questions religieuses» en veillant à ce que les membres des communautés religieuses «soient autorisés à exprimer leurs propres opinions».

Citant un document du Conseil pontifical pour les communications sociales, elle souligne en outre que «la communication doit être faite de personne à personne pour le développement intégral des personnes», car «les médias ne font rien par eux-mêmes ; ils sont des instruments, des outils, utilisés comme les gens choisissent de les utiliser».

Une base éthique à préserver

Visant à améliorer les normes éthiques des médias, la déclaration aborde la relation entre la liberté d'expression et la liberté de religion. Elle souligne que «la liberté de religion ou de conviction n'exclut pas un débat critique ou une discussion sérieuse sur la religion». La délégation du Saint-Siège note qu'il n'est «pas acceptable de se cacher derrière la liberté d'expression pour justifier la discrimination, l'hostilité ou la violence contre une religion ou ses membres».

À cet égard, «la liberté d'expression doit permettre le développement d'un espace où les deux parties peuvent exprimer leurs points de vue avec respect et sans crainte de l'autre», même lorsque les points de vue s’opposent.

S'adressant aux États participants, la délégation du Saint-Siège les exhorte à encourager les représentants des communautés religieuses à donner leur avis «sur la base des convictions morales découlant de leur foi». Cela permettra «d'entendre une autre voix que le courant politique dominant et d'empêcher que des opinions morales profondément ancrées soient ignorées ou dénigrées dans le discours public».

La déclaration appelle en outre les fournisseurs d'accès à Internet et les services de réseaux sociaux à adopter «des normes claires, transparentes et non discriminatoires qui empêchent les comportements intolérants et incendiaires».

La délégation du Saint-Siège appelle le Représentant pour la liberté des médias et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) à élaborer des lignes directrices spécifiques pour des normes professionnelles volontaires sur la promotion de la tolérance religieuse et de la non-discrimination dans les médias.

La pandémie a révélé la gravité du fossé numérique

À la lumière de la crise actuelle de Covid-19, la déclaration souligne que les inégalités dans l'accès à l'information placent les personnes en situation de vulnérabilité à de grands risques de souffrance.

«Le fossé numérique entre les riches et les pauvres pourrait coûter des vies, en particulier lorsque des informations cruciales sur la Covid-19 ne sont pas transmises», avertit la délégation.

Réitérant les paroles du Pape François lors d'une interview en avril, le Saint-Siège souligne que «c'est le moment de voir les pauvres». La déclaration conclut en ajoutant que nous devons reconsidérer la manière dont les droits sociaux et le développement économique sont essentiels pour éviter que «l'existence de la pauvreté n'entrave la pleine et effective jouissance de l'accès à l'information».

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23 juin 2020, 17:25