Michel Fanget, en compagnie du cardinal Ayuso Guixot et de l'ambassadrice de France près le Saint-Siège Elisabeth Beton Delègue. Michel Fanget, en compagnie du cardinal Ayuso Guixot et de l'ambassadrice de France près le Saint-Siège Elisabeth Beton Delègue. 

Un député français chargé d’une mission d’étude sur la diplomatie vaticane

Député Modem du Puy-de-Dôme, Michel Fanget a été nommé par le Premier ministre Edouard Philippe fin janvier pour étudier la diplomatie du Saint-Siège et en définir les convergences avec la politique du Quai d’Orsay. Son rapport sera remis à la fin de l'année.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

Député Modem du Puy de Dôme et membre de la commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée nationale, Michel Fanget était déjà venu à Rome au mois de novembre dernier, aux côtés d’autres parlementaires membres du Gevi, le Groupe d’études à vocation internationale (qui équivaut au groupe d’amitié entre la France et un État). Si ce déplacement au Vatican entamé le 15 juin est son premier voyage à l’étranger en raison du confinement, sa mission a quant à elle débuté le 20 janvier dernier en France ,d’abord auprès du nonce apostolique à Paris Mgr Celestino Migliore.

«L’objectif est de proposer au gouvernement français des orientations de coordination voire de coopération des actions diplomatiques françaises et vaticanes. Il s’agit d’examiner à la fois l’action et l’influence de la diplomatie vaticane dans le monde», explique l’élu clermontois. Il s’agit en effet pour la France de «dégager des actions communes» avec la diplomatie pontificale.

Comprendre “la singularité vaticane”

L’un des objectifs de cette mission est de comprendre ce qui fait la «singularité de cette diplomatie vaticane», poursuit le député. Il est donc pour cela nécessaire pour la France d’en comprendre les arcanes et les structures. Lors de son séjour romain, Michel Fanget a pu rencontrer des chefs de dicastères comme Mgr Paul Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États, mais aussi le cardinal Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, ou encore le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

La visite romaine de Michel Fanget l’a mené également auprès des responsables de Caritas Internationalis, rouage essentiel d’une “autre diplomatie”, celle de la charité de l’Église, ainsi que de la communauté Sant’Egidio, qui bien que n’étant pas de droit pontifical, est soutenue par le Saint-Siège dans ses efforts de médiation diplomatique. «C’est en cela, à travers ces différentes dimensions que la diplomatie vaticane nous paraît singulière» explique Michel Fanget.

Parmi les thématiques abordées lors de ces rencontres avec les responsables du Vatican, la défense du multilatéralisme, la nécessité de poursuivre les engagements écologiques et le dialogue interreligieux. «Il y a également des sujets qui nous séparent, principalement la question du nucléaire», souligne Michel Fanget, qui rappelle que lors de sa visite en novembre dernier, le Pape François rentrait tout juste du Japon où il avait lancé avec force un plaidoyer pour la dénucléarisation.

La recherche de ponts

Cette mission, explique le député, s’inscrit aussi dans «la volonté de dresser des ponts, comme dit le Saint-Père, dans la recherche de la paix et l’établissement de médiations, je crois que l’on se rapproche beaucoup».«Globalement nos diplomaties respectives ont les mêmes objectifs et sont assez proches, précise t-il, même si la méthode est parfois différente». 

Michel Fanget devrait remettre son rapport au Premier ministre autour de la fin novembre. Après Rome, il prévoit également de se rendre au Maroc, où le Pape François s’est rendu l’an dernier, mais aussi au Liban, pays crucial pour comprendre la géopolitique des chrétiens d’Orient, sans oublier l’Amérique du Sud, le continent d’origine du Souverain Pontife.

Entretien avec Michel Fanget

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19 juin 2020, 12:38