Don Thomas Widmer, chapelain de la Garde Suisse pontificale Don Thomas Widmer, chapelain de la Garde Suisse pontificale 

À la Garde Suisse pontificale, la formation spirituelle comme socle du service

Pas d’improvisation à la Garde Suisse pontificale: tout un cheminement de formation technique, mais aussi humaine et spirituelle est à suivre avec engagement et détermination. Avant même d’être capables de s'occuper de la sécurité du Pape, les gardes doivent apprendre à connaître l'Évangile et ses principes. C'est ce que souligne l'aumônier de la plus petite armée du monde, Don Thomas Widmer, dans cet entretien avec "L'Osservatore Romano".

Don Thomas Widmer est aumônier de la Garde Suisse pontificale depuis le 1er janvier 2016. Il s’exprime ici à l'occasion du début de l'école d'été des recrues, au cours de laquelle les derniers jeunes hommes ayant rejoint les rangs de la Garde commencent leur formation.

Quels sont les objectifs de l'école?

Il est important que les recrues puissent entrer en service bien préparées, prêtes à assumer les tâches liées à leur fonction. La première partie du processus de formation se déroule actuellement au Vatican. À l'automne, avec la prochaine école de recrues, il y aura la deuxième partie de l'entraînement dans la caserne militaire d'Isone, en Suisse. Dans cet environnement, les recrues assimileront et approfondiront les compétences, chaque fois actualisées et nécessaires, de la tactique et de la sécurité correspondant à leur rôle de défense du Saint-Père. Mais il est essentiel que cette tâche naisse et s'approfondisse dans leur cœur.

De quelle manière?

Nous entrons ici dans la dimension de la foi. En premier lieu, ce sont des hommes, aimés et voulus par Dieu avec une mission à découvrir toujours plus profondément. Mon objectif en tant qu'aumônier est toujours de favoriser leur expérience personnelle avec Jésus: le rencontrer et le suivre comme un modèle de service et de don donne en effet une nouvelle qualité à leur vie.

Quelles sont les priorités dans la préparation des recrues?

D'une part, il y a la formation à la sécurité, qui est leur tâche principale. Ensuite, il y a un domaine qui concerne la connaissance du lieu de travail, les tâches individuelles et l'accomplissement du service d'honneur. L'autre partie de la formation concerne l'aspect spirituel. J'essaie de leur offrir les fondements de notre foi et de notre vie chrétienne. Je pense que l'école des recrues leur permet de partager leurs expériences personnelles sous la bannière de la foi.

Comment cette dimension spirituelle est-elle cultivée?

À l'école, je consacre quelques heures par semaine à la catéchèse avec les nouvelles recrues. Mais je pense que l'expérience de la foi va au-delà de ces moments strictement formateurs : la vie quotidienne dans le quartier suisse, au sein du Vatican, comporte de nombreux moments de partage communautaire.

Dans cette phase d'urgence sanitaire, qu'est-ce qui a changé dans le service des gardes?

Pour l'essentiel, le service est resté ordinaire, avec de petits changements: par exemple, la nécessité de porter des masques aux entrées du Vatican ou de mesurer la température à l'entrée du Palais Apostolique. En plus de cela, le service de l'honneur est réduit au minimum. Cela est lié au fait que moins de personnes viennent au Vatican. Les audiences et les messes présidées par le Pape sont sans ou avec peu de fidèles. J'espère que les Gardes pourront bientôt reprendre le service d'honneur partout où cela sera possible.

Comment préparez-vous l'après-pandémie?

Pas à pas, nous nous adaptons aux nouvelles dispositions dictées par nos supérieurs. Maintenant que la circulation des personnes reprend, il est bien sûr encore nécessaire de mettre en place certaines mesures de sécurité qui ont déjà été testées et approuvées. Mais surtout, j'espère que ce que nous avons construit en nous, au cours de l'expérience de la pandémie, nous encouragera à continuer à vivre selon des valeurs importantes telles que la solidarité. De cette manière, nous pourrons avancer comme avant et mieux qu'avant.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

09 juin 2020, 16:40