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Le Pape reporte la collecte du denier de Saint-Pierre

Au regard de l’urgence sanitaire actuelle, le Pape a décidé de repousser la quête contribuant au financement des activités du Pape et du Saint-Siège au 4 octobre prochain, en la fête de Saint François d’Assise.

Chaque année, les catholiques sont appelés à offrir «leur obole» en faveur du Pape afin qu'il puisse subvenir aux besoins de toute l'Église universelle, là où elle se trouve le plus dans le besoin.

Une quête est organisée en général autour de la fête des saints Pierre-et-Paul (29 juin) dans les diocèses du monde entier pour inviter les fidèles à contribuer au financement des activités du Saint-Siège. Cette année, la date de la collecte est déplacée en raison de la pandémie de Covid-19.

«Le Pape a établi que, pour cette année 2020, la collecte du dernier de Saint-Pierre, qui se tient traditionnellement autour de la solennité des saints Pierre et Paul, le 29 juin, est reportée dans le monde entier au XVII° dimanche du temps ordinaire, le 4 octobre, en la fête de saint François d’Assise», rapporte Matteo Bruni, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège ce mercredi 29 avril.

Le soutien du Pape aux plus vulnérables

L’argent qui sera alors recueilli sera transmis par les nonciatures à l’Ufficio per l’obolo di San Pietro au Vatican. Le Pape s’en servira ensuite pour soutenir l’action de l’Église dans le monde, notamment au service des populations les plus vulnérables. Il peut choisir d’apporter un soutien financier ou matériel à un dicastère, mais aussi à un diocèse en difficulté, à un pays victime d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit.

La Caritas Internationalis qui bénéficie des dons issus du denier de Saint-Pierre, peut servir d’intermédiaire pour faire parvenir l’aide du Pape, tout comme les nonciatures ou l’aumônerie apostolique.

Dernièrement, la nonciature apostolique à Harare a offert du matériel médical d'une valeur de 20 000 dollars et un don de 10 000 dollars aux autorités du Zimbabwe pour aider à la lutte contre le Covid-19. Le Saint-Père a également confié à l'Aumônerie apostolique plusieurs dizaines de respirateurs afin qu'elle en fasse don aux hôpitaux des zones les plus touchées par la pandémie en Italie ou en Espagne.

Une pratique séculaire

Cette quête du dernier de Saint-Pierre a des origines anciennes. Elle remonte aux premières communautés chrétiennes soucieuses de mettre en pratique les enseignements de Jésus : «À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres» (Jn 13, 35). La charité trouve ses racines mêmes dans l’Évangile, rapporte le site dédié au denier de Saint-Pierre.

À la fin du VIIIe siècle, les Anglo-Saxons, après leur conversion, ont décidé d'envoyer une contribution annuelle au Pape. Ainsi est né le "Denarius Sancti Petri" ; une pratique qui s'est rapidement répandue dans les pays européens. Après bien des vicissitudes, c'est Pie IX, avec l'encyclique "Saepe venerabilis" du 5 août 1871, qui l'institue.

En 2006, le Pape émérite Benoît XVI a souligné sa signification ecclésiale particulière dans un discours aux membres du Cercle de Saint-Pierre: « Le dernier de Saint-Pierre est l'expression la plus typique de la participation de tous les fidèles aux bonnes initiatives de l'évêque de Rome envers l'Église universelle. C'est un geste qui a une valeur non seulement pratique mais aussi fortement symbolique, en signe de communion avec le Pape et d'attention aux besoins des frères ».

La charité selon François

Le Pape François est revenu à plusieurs reprises sur la vertu de la charité, en parlant comme de «l'étreinte de Dieu sur chaque homme, en particulier sur les derniers et les souffrants», demandant qu'elle soit toujours faite dans la joie. Et il a rappelé à plusieurs reprises que «le chrétien existe pour servir, et non pour être servi», qu'il ne faut pas se lasser d'être miséricordieux. Il nous a invités à vivre la charité dans des gestes concrets, «dans les petites œuvres de miséricorde» qui nous font entrevoir l'amour de Dieu. Mais le Pape a toujours insisté sur le fait que la charité matérielle doit s'accompagner d'un soin spirituel : se pencher sur le frère pauvre et dans le besoin, le regarder dans les yeux, toucher sa chair blessée car en elle se trouve la chair du Christ.

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29 avril 2020, 12:29