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Les évêques réunis à la basilique Saint-Pierre pour le Concile Vatican II, en décembre 1963. Les évêques réunis à la basilique Saint-Pierre pour le Concile Vatican II, en décembre 1963. 

Le célibat sacerdotal selon le Concile Vatican II

Le décret conciliaire Presbyterorum Ordinis parle du «don précieux du célibat sacerdotal», mais il affirme aussi qu’il n’est pas requis par «la nature même du sacerdoce» et il contient des mots d’estime pour les «excellents prêtres mariés», qui sont une réalité très présente dans les Églises orientales.

Vatican News

Les extraits du livre signé par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, en défense du célibat sacerdotal, et avec une contribution du Pape émérite Benoît XVI, ont suscité de nombreux commentaires. Hier, le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a affirmé que la position du Pape François sur le célibat est connue, en rappelant ce qu’il avait dit dans l’avion de retour des JMJ de Panama : «Il me vient à l’esprit une phrase saint Paul VI : “Je préfère donner ma vie avant de changer la loi du célibat”». Paul VI, canonisé par François en 2018, fut en effet le Pape de la réaffirmation du célibat sacerdotal dans son encyclique Sacerdotalis Caelibatus, publiée en 1967 dans un climat de vive contestation de cette dimension du sacerdoce dans certains pays, notamment en Belgique et aux Pays-Bas.

Un don, mais pas un dogme

Ce débat permet aussi de revenir sur la position du Concile Vatican II à ce sujet. Le décret conciliaire Presbyterorum Ordinis, sur le ministère et la vie sacerdotale, promulgué par saint Paul VI le 7 décembre 1965, affirme que «la pratique de la continence parfaite et perpétuelle pour le Royaume des cieux est à la fois signe et stimulant de la charité pastorale, elle est une source particulière de fécondité spirituelle dans le monde. Certes, elle n’est pas exigée par la nature du sacerdoce, comme le montrent la pratique de l’Église primitive et la tradition des Églises orientales. Celles-ci ont des prêtres qui choisissent, par don de la grâce, de garder le célibat – ce que font les évêques –, mais on y trouve aussi des prêtres mariés dont le mérite est très grand ; tout en recommandant le célibat ecclésiastique, ce saint Concile n’entend aucunement modifier la discipline différente qui est légitimement en vigueur dans les Églises orientales ; avec toute son affection, il exhorte les hommes mariés qui ont été ordonnés prêtres à persévérer dans leur sainte vocation et dans le don total et généreux de leur vie au troupeau qui leur est confié».

Plus libres de servir Dieu et les autres

Le célibat a de multiples convenances avec le sacerdoce, observe le Décret. «La mission du prêtre, est de se consacrer tout entier au service de l’humanité nouvelle que le Christ, vainqueur de la mort, fait naître par son Esprit dans le monde. Grâce au célibat, les prêtres adhèrent à Dieu plus facilement sans que leur cœur soit partagé, et ils sont plus libres pour se consacrer, en lui et par lui, au service de Dieu et des hommes, plus disponibles pour servir son Royaume et l’œuvre de la régénération surnaturelle, plus capables d’accueillir largement la paternité dans le Christ. Ils témoignent ainsi devant les hommes qu’ils veulent se consacrer sans partage à la tâche qui leur est confiée : fiancer les chrétiens à l’époux unique comme une vierge pure à présenter au Christ». Ainsi, «ils deviennent le signe vivant du monde à venir, déjà présent par la foi et la charité, où les enfants de la résurrection ne prennent ni femme ni mari».

Une législation confirmée pour l’Église latine

«C’est donc pour des motifs fondés dans le mystère du Christ et sa mission, que le célibat, d’abord recommandé aux prêtres, a été ensuite imposé par une loi dans l’Église latine à tous ceux qui se présentent aux ordres sacrés. Cette législation, ce saint Concile l’approuve et la confirme à nouveau en ce qui concerne les candidats au presbytérat», est-il encore indiqué dans le Décret conciliaire.

La grâce de la fidélité

Le Concile s’adresse encore aux prêtres «qui ont fait confiance à la grâce de Dieu, et qui ont librement et volontairement accueilli le célibat, selon l’exemple du Christ : qu’ils s’y attachent généreusement et cordialement, qu’ils persévèrent fidèlement dans leur état, qu’ils reconnaissent la grandeur du don que le Père leur a fait et que le Seigneur exalte si ouvertement, qu’ils contemplent les grands mystères signifiés et réalisés par leur célibat. Certes, il y a, dans le monde actuel, bien des hommes qui déclarent impossible la continence parfaite: c’est une raison de plus pour que les prêtres demandent avec humilité et persévérance, en union avec l’Église, la grâce de la fidélité, qui n’est jamais refusée à ceux qui la demandent. Qu’ils emploient aussi les moyens naturels et surnaturels qui sont à la disposition de tous. Les règles éprouvées par l’expérience de l’Église, surtout celles de l’ascèse, ne sont pas moins nécessaires dans le monde d’aujourd’hui : que les prêtres sachent les observer.»

Avoir à cœur le don du célibat

«Le saint Concile invite donc, non seulement les prêtres, mais tous les fidèles, à avoir à cœur ce don précieux du célibat sacerdotal et à demander à Dieu de l’accorder toujours avec abondance à son Église», est-il inscrit en conclusion de ces paragraphes consacrés au célibat.

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14 janvier 2020, 15:47