La Place Saint-Pierre lors de la messe de canonisation du 13 octobre 2019. La Place Saint-Pierre lors de la messe de canonisation du 13 octobre 2019. 

Rétrospective des saints et bienheureux proclamés en 2019

En cette année 2019, cinq nouveaux saints ont été proclamés et 15 cérémonies de béatification ont été organisées. Par ailleurs, deux messes d’action de grâces ont été célébrées pour une béatification et une canonisation équipollentes.

Roberta Barbi – Cité du Vatican

La Congrégation pour les Causes des Saints, qui fêtait cette année son 50e anniversaire, a poursuivi un travail intense de recherche de la Vérité et de sensibilité évangélique, en mettant en lumière des parcours très variés: des religieux, des martyrs et de nombreux laïcs, ce qui témoignent du fait que le sainteté est «l’exigence la plus profonde de chaque baptisé», comme l’a rappelé le Pape François lors de l’audience qu'il avait accordée aux membres de ce dicastère, le 12 décembre dernier.

L’Espagne a été représentée d’une façon particulièrement massive parmi les nouveaux bienheureux de cette année, avec les béatifications notamment d'Angelo Cuartas et ses huit compagnons martyrs, béatifiés à Oviedo en mars ; de Mariano Mullerat i Soldevila, père de famille et médecin, béatifié à Tarragone en mars ; de Maria Guadalupe Ortiz de Landázuri, fidèle laïque de l’Opus Dei, béatifiée en mai à Madrid ; de Maria Carmen Lacaba Andía et 13 consoeurs de l’Ordre franciscain de l’Immaculée Conception, béatifiée en juin à Madrid également ; et de Maria Emilia Riquelme y Zayas, fondatrice des Sœurs missionnaires du Saint Sacrement et de Marie Immaculée, béatifiée en novembre à Grenade.

L’Amérique latine, terre de mission et d’évangélisation

Plusieurs nouveaux bienheureux portent les couleurs de l’Amérique latine. Si certains n’ont pas semblé avoir accompli de choses exceptionnelles aux yeux du monde, ils ont aimé leurs peuples jusqu’à «toucher la chair souffrante du Christ», pour reprendre une expression fréquente dans le magistère du Pape François. C’est le cas de Conchita, (Maria Concepciòn Cabrera Arias), une mère de famille béatifiée à Mexico, ou du prêtre brésilien Donizetti Tavares de Lima, un évangélisateur qui avait dédié son sacerdoce aux plus pauvres et aux jeunes.

Les martyrs figurent également dans la liste. Ce fut le cas du jésuite Emilio Moscoso, tué en Équateur en 1897 dans un contexte de persécutions contre l’Église catholique, et d’un religieux américain, James Miller, un frère des écoles chrétiennes assassiné en 1982 durant la guerre civile au Guatemala.

L’Argentine, patrie du Pape, fut aussi une terre de martyrs. Le 27 avril dernier à La Rioja, l’évêque de ce diocèse, Enrique Angelelli a été béatifié ainsi que ses compagnons martyrs de la dictature militaire: le franciscain Carlos de Dios Murias, le catéchiste laïc et père de famille Wenceslao Pedernera, et le prêtre français Gabriel Longueville,  un missionnaire Fidei Donum, incardiné dans le diocèse de Viviers, en Ardèche.

Les martyrs, un exemple qui demeure vivant après la mort

Le sang des martyrs irrigue l’Église du Christ. C’est pour honorer le martyre vécu par une communauté entière, à savoir l’Église gréco-catholique de Roumanie, que le Pape François a exceptionnellement présidé en personne, le 2 juin dernier à Blaj, la messe de béatification de sept évêques de cette Église dont le régime communiste avait souhaité la liquidation : Vasile Aftenie, Valeriu Traian Frenţiu, Ioan Suciu, Tit Liviu Chinezu, Ioan Bălan, Alexandru Rusu et le cardinal Iuliu Hossu.

«Face à la féroce oppression du régime, ils démontrèrent une foi et un amour exemplaires pour leur peuple. Avec beaucoup de courage et de force intérieure, ils acceptèrent d’être soumis à la dure incarcération et à toutes sortes de mauvais traitements, sans renier l’appartenance à leur Église aimée», avait souligné le Pape lors de cette messe de béatification. «Ces pasteurs, martyrs de la foi, ont récupéré et laissé au peuple roumain un héritage précieux que nous pouvons synthétiser en deux paroles: liberté et miséricorde.»

Le souvenir douloureux de l’histoire contemporaine a également été présent dans la béatification en septembre à Limbourg du prêtre pallotin allemand Richard Henkes, tué en haine de la foi à Dachau en 1945.

L’Italie, une terre féconde pour la sainteté du quotidien

L’Italie, comme chaque année, a également offert de nouveaux bienheureux à l’Église, parmi lesquelles Edvige Carboni, «une simple femme du peuple qui dans l’humble vie quotidienne a embrassé la Croix, en donnant un témoignage de foi et de charité» et Benedetta Bianchi Porro, une jeune femme décédée à seulement 28 ans en 1964, mais qui avait su affronter sa maladie en la transformant «en témoignage lumineux de foi et d’amour», avait rappelé le Pape François peu après sa béatification en septembre.

Un missionnaire italien figure également parmi les nouveau bienheureux. Il s’agit d’un prêtre des PIME, Alfredo Creminosi, tué en Birmanie en 1953 et béatifié à Crema en octobre dernier.

Les nouveaux saints, des lumières dans l’obscurité du monde

Ce fut enfin l’une des images marquantes de cette année au Vatican: la célébration par le Pape François de la messe de canonisation de cinq nouveaux saints. Le cardinal britannique John Henry Newman a été canonisé en même temps que quatre femmes, dont trois religieuses (Giuseppina Vannini, Maria Teresa Chiramel Mankidiyan, Dulce Lopes Pontes) et une laïque, la Suissesse Marguerite Bays.

«Aujourd’hui, remercions le Seigneur pour les nouveaux saints qui ont cheminé dans la foi et que nous invoquons maintenant comme intercesseurs, avait déclaré le Pape lors de l’homélie de cette messe de canonisation, le 13 octobre. Trois d’entre eux sont des sœurs et nous montrent que la vie religieuse est un chemin d’amour dans les périphéries existentielles du monde. Sainte Marguerite Bays, elle, était une simple couturière et elle nous révèle combien est puissante la simple prière, le fait de supporter avec patience, le don silencieux : à travers ces choses, le Seigneur a fait revivre en elle, dans son humilité, la splendeur de Pâques. C’est la sainteté du quotidien, dont parle le saint cardinal Newman, qui disait : “Le chrétien possède une paix profonde, silencieuse, caché, que le monde ne voit pas”.»

Enfin, signalons deux cas spécifiques, celui d’une béatification et d’une canonisation "équipollentes", c'est-à-dire par simple décret validant la catholicité d’un culte pré-existant. La béatification équipollente a concerné le prêtre lituanien Michal Giedroyc, décédé en 1485 et très vénéré en Pologne et en Lituanie, et la canonisation fut celle d’un évêque portugais, Bartolomeu Fernandes dos Martires, qui fut archevêque de Braga jusqu’à sa mort en 1590.

 

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30 décembre 2019, 12:33