Le cardinal australien George Pell Le cardinal australien George Pell 

La Haute Cour d’Australie va examiner le pourvoi du cardinal Pell

La plus haute juridiction du pays tiendra une audience pour examiner la demande d'appel présentée par le cardinal George Pell, condamné à six ans de prison pour abus sur mineurs. Le cardinal a toujours affirmé son innocence.

Deux juges ont fait savoir que la Haute Cour d’Australie, basée à Camberra, examinerait la demande d'appel du cardinal, dans le cadre d'une audience avec ses avocats. Les sept juges de la Haute Cour pourront alors statuer sur la recevabilité de la demande d'examen du dossier demandée par le cardinal australien. Mais un éventuel examen du fond de l'affaire n'interviendrait que dans un second temps.

Le cardinal George Pell s’était tourné vers cette ultime juridiction après avoir été débouté, le 21 août, par la Cour suprême de l’État de Victoria (Sud), à deux juges contre un. Il faisait alors appel de sa condamnation en première instance : en mars dernier, le tribunal de Melbourne l’avait reconnu coupable d’abus sexuels sur mineurs, -faits remontant aux années 1990 alors qu’il était encore archevêque du diocèse-, lui assignant une peine de 6 ans de prison. Mais l’ancien préfet du Secrétariat pour l’Économie, actuellement détenu, continue de clamer son innocence.

Réactions

La décision de la Haute Cour d’Australie a été reçue avec amertume par le père d’une des deux victimes ; elle a, en revanche, été saluée par Mgr Anthony Fischer, l’actuel archevêque de Sydney : «de nombreuses questions se posent, et il est normal qu'elles puissent être examinées par notre plus haute juridiction», a –t-il fait savoir dans un communiqué. De fait, des interrogations ont été soulevées à cause du témoignage de la victime survivante, -la deuxième est décédée en 2014 d’une overdose-, qui comporterait, selon le troisième juge de la Cour Suprême de Victoria, des incohérences. C’est d’ailleurs sur cette base que le cardinal a pu présenter son recours.

Dans un communiqué, le président de la conférence épiscopale du pays, Mgr Mark Coleridge, prend acte de la décision de la Haute Cour, estimant que le cardinal Pell exerce un droit reconnu pour tous les Australiens. «Cela va prolonger ce qui a été un long et difficile processus, mais nous pouvons seulement espérer que (…) le jugement de la Haute Cour apportera clarté et dénouement pour tous», écrit notamment Mgr Coleridge.

Le Vatican attend le verdict final

Au Vatican, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi attend l'issue de la procédure en cours et la conclusion du processus d'appel avant de se saisir de l'affaire.

Dans une déclaration publiée ce mercredi 12 novembre en fin de matinée, le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a fait savoir «le Saint-Siège, tout en confirmant sa confiance dans la justice australienne, prend acte de la décision de la Haute Cour d'Australie», en rappelant que «le cardinal a toujours affirmé sa propre innocence. À cette occasion, le Saint-Siège redit, encore une fois, sa proximité à ceux qui ont souffert à cause des abus de la part des membres du clergé.»

Le cardinal Pell est actuellement interdit d’exercer un ministère public, conformément aux dispositions prises dès juin 2017 par l'Église australienne lors du retour du cardinal Pell dans son pays. 

George Pell a été nommé évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Melbourne en 1987, avant de devenir lui-même archevêque de Melbourne en 1996. Il est ensuite devenu archevêque de Sydney en 2001 et a été créé cardinal le 21 octobre 2003 par saint Jean-Paul II. En avril 2013, le Pape François l’a nommé membre du Conseil des cardinaux et en février 2014, préfet du Secrétariat pour l’Économie, qui était alors nouvellement créé.

Fin juin 2017, après deux ans d’enquête en Australie, il a été formellement incriminé avec divers chefs d’inculpation pour des «délits anciens de violence sexuelle», dans deux affaires distinctes.

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13 novembre 2019, 08:13