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Vue aérienne du parc national naturel de Serrania de Chiribiquete en Colombie.  Vue aérienne du parc national naturel de Serrania de Chiribiquete en Colombie.  

Synode spécial sur l’Amazonie: de quoi parle-t-on?

Le Synode spécial des évêques sur l’Amazonie s’est ouvert ce dimanche 6 octobre au Vatican. Explications sur cet événement ecclésial de grande ampleur, qui va durer trois semaines.

Que signifie le mot «synode»?

Synode vient du grec sunodos, «chemin parcouru ensemble», d’où sa signification d’assemblée délibérante. Il réunit des évêques pour discuter de la mission de l’ensemble de l’Église et de l’unité de la foi en son sein. Un synode est donc une forme d’expression de la collégialité de l’Église, c’est-à-dire de l’unité de l’Église et du caractère universel de sa mission.

Qu’est-ce qu’un synode «spécial»? 

Un synode spécial est convoqué sur une question propre à une région ou à une Église particulière. Cette année, le synode spécial concerne la région pan-amazonienne, qui recouvre neuf pays, parmi lesquels la Guyane française, représentée par Mgr Emmanuel Lafont, l’évêque de Cayenne. Le thème officiel de ce synode spécial s’intitule: «Amazonie: nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale». 

Le dernier synode spécial s’était déroulé en juin 2010 au Vatican, il s’agissait d’une assemblée spéciale pour le Moyen-Orient; en 2009, elle concernait l’Église d’Afrique, et en 1999, celle d’Europe.

Qui va participer au synode sur l’Amazonie?

184 pères synodaux seront présents, 113 d'entre eux proviennent des conférences épiscopales des pays amazoniens. Les membres des dicastères de la Curie romaine seront eux au nombre de 13.

L'assemblée sur l’Amazonie verra la présence de 12 invités spéciaux, qui ont été «choisis en raison de leur grande compétence scientifique», précisait le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode, lors de sa présentation en Salle de presse du Saint-Siège, le 3 octobre 2019.

55 auditeurs et auditrices, spécialistes de pastorale, parmi lesquelles 8 religieuses ont également été invités ainsi que 17 représentants de peuples indigènes parmi lesquels 9 femmes.

Enfin, cette assemblée sera composée de 35 femmes, dont 29 religieuses; un chiffre en augmentation par rapport au dernier synode. 

Les autres formes de synode

Outre le synode spécial, deux autres types de synodes des évêques existent. Le synode «ordinaire» réunit des évêques élus par les conférences épiscopales, les patriarches orientaux, des évêques nommés personnellement par le Pape, et des religieux. Il y en a eu 14 depuis Vatican II. La XVème Assemblée Générale ordinaire s’est tenue en octobre 2018 sur le thème des «jeunes, de la foi et du discernement vocationnel».

Le synode «extraordinaire»  réunit seulement les présidents des conférences épiscopales, les patriarches orientaux, les cardinaux préposés aux congrégations de la Curie, des religieux et des participants nommés par le Pape. Il s’agit alors de donner des réponses rapides à «des questions concernant le bien de l’Église universelle».  La troisième et dernière Assemblée Générale extraordinaire du Synode des évêques, sur le thème «Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation» a eu lieu en octobre 2014.

Comment se déroule un synode ?

Un synode se présente sous la forme d’une assemblée consultative convoquée par le Pape. Cela le différencie du synode diocésain, convoqué par un évêque dans son diocèse.

Le synode a pour but d’informer et de conseiller le Pape. Le Saint-Père peut aussi lui donner un rôle délibératif, sous réserve que les décisions soient ratifiées par ses soins.

Si le Pape ne préside pas le synode en personne, il nomme pour chaque session un ou plusieurs présidents délégués. Cette année, ils sont trois  cardinaux latino-américains:  le cardinal Baltazar Enrique Porras Cardozo (Venezuela), le cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno (Pérou) et le cardinal brésilien João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique.

Un secrétariat permanent du synode existe au sein de la Curie romaine. Il est dirigé par un secrétaire général qui assure la préparation et le suivi des sessions. Le Pape François a souhaité que cette responsabilité soit «cardinalice», pour lui donner une plus grande importance qu'auparavant. Il s'agit actuellement du cardinal italien Lorenzo Baldisseri.

Le secrétaire général collabore avec le rapporteur général, chargé de rédiger le «Rapport introductif au débat», un document destiné à lancer les discussions. C'est aussi lui qui rédige les conclusions des travaux. Cette tâche incombe cette année au cardinal brésilien Claudio Hummes, un franciscain de bientôt 85 ans, archevêque émérite de Sao Paulo.

Il est épaulé de deux secrétaires spéciaux: un évêque espagnol missionnaire au Pérou, Mgr David Martinez de Aguirre Guinea, vicaire apostolique de Puerto Maldonado, aux portes de l’Amazonie où il avait accueilli le Pape François en janvier 2018, et le jésuite canadien Michael Czerny, sous-secrétaire de la Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral.

Et après ?

À la fin du synode, les évêques adoptent un rapport remis au Pape, et rédigent souvent un message au monde. Le Pape, sous réserve d’avoir ratifié les conclusions présentées, reprend fréquemment dans un document paraissant sous sa responsabilité propre les éléments du rapport qui lui a été remis. Ce document est, généralement, une exhortation apostolique post-synodale.

Christus Vivit est l’exhortation apostolique issue de la dernière assemblée générale ordinaire des évêques sur «les jeunes, la foi et le discernement vocationnel», tenue en octobre 2018. 

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05 octobre 2019, 16:46