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Les travaux du synode pour l'Amazonie se poursuivent, lundi 14 octobre 2019. Les travaux du synode pour l'Amazonie se poursuivent, lundi 14 octobre 2019. 

Synode Amazonie: valoriser le charisme des fidèles laïcs, loin du cléricalisme

Les travaux du synode des évêques pour l’Amazonie se sont poursuivis lundi 14 octobre avec la dixième congrégation générale. 177 pères synodaux étaient présents dans la salle avec le Pape François.

Repenser les ministères de l'Église, à la lumière des paramètres de la synodalité: c'est l’un des défis de l'Église en Amazonie, pour qu'elle soit toujours plus «Église de la Parole». Pour le souligner, voici quelques-uns des discours prononcés ce lundi 14 octobre dans la salle du Synode.

«La Parole de Dieu est une présence active et miséricordieuse, éducative et prophétique, formatrice et performative, stimulante dans le domaine de l'écologie intégrale et signe d'un engagement social, économique, culturel et politique dans le développement d'un nouvel humanisme». Ainsi, il nous faut de nouveaux ministres de la Parole, «y compris des femmes, pour donner de nouvelles réponses aux défis contemporains». Il est nécessaire d'investir dans «des laïcs bien préparés» qui, dans un esprit missionnaire, savent apporter l'annonce de l'Evangile partout en Amazonie, ont émis les pères synodaux. 

De plus, une formation adéquate des laïcs engagés est également fondamentale pour la naissance de nouvelles vocations, ont-ils ajouté.

Le rôle des fidèles laïcs et des femmes

Une Église ministérielle, dit-on encore en salle du Synode, doit mieux exprimer et valoriser les charismes des fidèles laïcs, grâce auxquels se manifeste le visage de l'Église qui sort, loin du cléricalisme. Une intervention, en particulier, a suggéré que la question des viri probati et des ministères féminins soit traitée dans une Assemblée synodale ordinaire, car il s'agit de questions d'importance universelle.

Une autre intervention a conseillé qu'avant les viri probati, on pense aux diacres: «le diaconat permanent peut, en effet, représenter un véritable laboratoire pour l’ordination des hommes mariés». En ce qui concerne en particulier le thème des femmes, parmi les interventions des auditeurs, a été suggéré que des ministères non ordonnés soient créés pour les femmes laïques, en considérant le ministère lui-même comme un service, afin de garantir la dignité et l'égalité des femmes dans la région panamazonienne. De tels ministères pourraient être, par exemple, la célébration de la Parole ou des activités sociales et charitables.

Protection des mineurs et des adultes vulnérables

Le terrible fléau de la pédophilie et des abus sexuels exige que l'Église soit toujours vigilante et courageuse. Le plus grand défi, souligne-t-on, est la transparence et la responsabilité à la source de crimes similaires, afin qu'ils puissent être prévenus et combattus.

Le sujet de l'exploitation sexuelle des jeunes a également été abordé dans d'autres discours. Les chiffres sont dramatiques: pour la seule année 2018, 62 000 cas de viols ont été enregistrés au Brésil. C'est l'un des chiffres les plus élevés de la région amazonienne. À la base de tout cela, il y a à la fois de graves inégalités économiques et des lacunes dans l'action des gouvernements locaux et internationaux pour combattre ces crimes horribles. D'où l'appel à un plus grand travail de prévention dans le secteur, avec l'aide des conférences épiscopales et des congrégations religieuses.

L'attention aux mineurs et aux femmes a également été réitérée afin d'encourager la lutte contre la traite des personnes: les victimes de cette tragédie sont parmi les plus déshumanisées au monde. C'est pourquoi il est demandé que, par l'intermédiaire du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, les grandes entreprises respectent les normes internationales en matière de traite, et que des commissions pastorales spéciales soient créées pour s'occuper de la traite des personnes.

Pastorale des vocations et des jeunes

D'autres interventions ont également souligné l'importance de la pastorale des vocations : elle ne peut manquer dans le travail d'évangélisation et elle doit être accompagnée d'une pastorale des jeunes, qui soit à la fois «appel et proposition» pour une rencontre personnelle avec le Christ.

Les jeunes qui veulent suivre Jésus, ont affirmé les pères synodaux, doivent être soutenus par une formation adéquate, «par un témoignage de vie sainte et engagée». Les prêtres doivent donc être capables de comprendre pleinement les besoins de l'Amazonie: leur catéchèse ne doit pas être excessivement académique, mais doit procéder «avec un esprit missionnaire et un cœur de berger».

La ressource primaire de l’eau

L'importance de la formation catéchétique en écologie intégrale a été mentionnée, en particulier pour la protection et la sauvegarde de l'eau, ressource primaire et source de vie.

L'entretien des ressources en eau -un thème qui revient également dans les interventions des auditeurs et des invités spéciaux - est fondamental: chaque jour, un millier d'enfants dans le monde meurent de maladies liées à l'eau, et des millions de personnes souffrent de problèmes d'eau.

D'autre part, comme le Pape François l'a souligné à plusieurs reprises, la prochaine guerre mondiale sera liée à l'eau.

Une prise de conscience mondiale urgente est donc nécessaire pour la protection de la Maison commune et la réconciliation avec la Création, signe de la présence de Dieu.

L'exhortation à une «conversion écologique» se penche également sur la dimension éthique des modes de vie actuels, souvent «trop technocratiques et fondés sur la maximisation de l'utile comme objectif absolu», au détriment d'une vision de l'homme comme un être humain intégral.

La communication à l’heure indigène

De plus, dans la lignée de ce qui a été dit dans la 9e Congrégation générale, le thème de la communication a été largement abordé: à travers les médias, nous devons nous ouvrir aux communicants de toute culture et de toute langue, afin de renforcer les peuples amazoniens, ont plaidé les pères synodaux.

Les médias de l'Église doivent donc être un espace de consolidation des savoirs locaux, y compris par la formation de communicants indigènes et paysans. Parmi les autres points de réflexion des pères synodaux, a figuré aussi la défense des peuples indigènes, à réaliser, par exemple, à travers l'éducation ou de petits projets de développement social.

Souvent exclues de la société, en effet, les populations autochtones ne doivent pas être considérées comme «incapables», mais doivent être rendues «protagonistes, écoutées, comprises et accueillies». L'exhortation à soutenir la vie consacrée des femmes dans les contextes urbains périphériques de l'Amazonie, où vivent les «invisibles», ceux qui n'ont ni voix ni droits, a été relancée à cette occasion.

À la fin de la Congrégation, le Pape François a pris la parole, soulignant quelques idées qui l'ont le plus frappé.

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14 octobre 2019, 20:15