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Conférence de presse du Synode, le 23 octobre 2019 Conférence de presse du Synode, le 23 octobre 2019 

Briefing du Synode: les femmes dans l'Église, une majorité sous-estimée

En salle de presse du Saint-Siège, les intervenants suivants étaient présents ce 23 octobre: le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde); Mgr Gilberto Alfredo Vizcarra Mori, jésuite, vicaire apostolique de Jaén (Pérou); Mgr Zenildo Luiz Pereira da Silva, rédemptoriste, évêque prélat de Borba et supérieur de séminaire (Brésil); Mgr Ricardo Ernesto Centellas Guzmán, évêque de Potosí et président de la Conférence des évêques de Bolivie; sœur Roselei Bertoldo, du réseau “Un cri pour la vie”, engagée dans la lutte contre la traite des personnes (Brésil); Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la communication, et le père Giacomo Costa, jésuite, secrétaire de la commission pour l’information de ce Synode.

Le père Giacomo Costa et Paolo Ruffini ont d'abord rappelé le déroulement de la fin du Synode, consacré à la rédaction et au vote du Document final. Rédigé par le rapporteur spécial aidé de deux secrétaires, ce texte sera soumis à la commission de rédaction qui devra le valider avant qu’il ne soit présenté aux pères synodaux. Ces derniers seront appelés à s’exprimer une ultime fois sur ce document de synthèse samedi après-midi, lors d’un vote. Le texte sera confié en dernier lieu au discernement du Pape.

Engagement contre l'esclavage domestique 

Puis sœur Roselei Bertoldo a pris la parole. Cette religieuse des Sœurs du Cœur Immaculé de Marie et du réseau “Un cri pour la vie” a témoigné de son engagement contre la traite au Brésil, en particulier auprès des femmes et des enfants. L'un des problèmes majeurs est celui de l'«esclavage domestique», lorsque des jeunes filles sont retirées de leur communauté indigène pour étudier à l'extérieur, et finissent par être exploitées sexuellement et travailler comme esclaves. Sœur Roselei a dénoncé le fait que le corps de ces femmes et filles devienne une marchandise, et combien il est difficile de le faire entendre. C'est pour cette raison que le réseau dans lequel elle travaille fait d'abord campagne pour aider à reconnaître les abus, puis pour les dénoncer. Le Synode pour l'Amazonie attire aussi l'attention sur ce drame, a souligné la religieuse. Répondant à une question, elle a également montré l'importance de la participation des femmes à la prise de décision.

«La présence des femmes dans l'Église est majoritaire, mais dans les lieux de décision elle est minoritaire, presque invisible», a poursuivi Mgr Ricardo Ernesto Centellas Guzmán, évêque de Potosí et président de la Conférence épiscopale de Bolivie. Il a exhorté à une plus grande implication des femmes dans les processus de décision dans l'Église, et d'abord dans les petites communautés et les paroisses. Une Église synodale signifie non seulement «marcher ensemble» mais aussi «décider ensemble», a-t-il souligné.

Porter un nouveau regard sur la nature 

Si l'autorité du gouvernement, dans l'Église, est masculine, l'activité pastorale est nettement féminine, a fait remarquer aussi Mgr Zenildo Lima da Silva, recteur du séminaire São José de Manaus et vice-président de l'organisation des séminaires et instituts du Brésil. Son intervention s'est ensuite concentrée sur la formation des prêtres, pour inviter à repenser ce processus à partir de la synodalité. Mgr Lima da Silva demande que les prêtres soient capables de travailler dans la réalité de l'Amazonie et de dialoguer avec ses cultures.

Mgr Gilberto Alfredo Vizcarra Mori, jésuite en mission au Pérou, a parlé de ses enrichissantes expériences au Tchad, dans le monde andin puis dans la forêt péruvienne juste avant le Synode. Il a insisté sur le fait que ces peuples se sentent partie intégrante du biome et non maîtres de la beauté de la création. «Il faut retrouver ce respect pour la vie, l'environnement, devenir contemplatif, vivre en harmonie» avec la nature, a expliqué celui qui vit ce Synode comme «une grâce»

Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, a confié avoir été surpris lorsque le Pape l’a invité à participer à ce Synode pour l’Amazonie. «Ce Synode a été pour moi un apprentissage», a-t-il toutefois reconnu, expliquant que les réalités amazoniennes comportent à la fois des similitudes et des différences avec celles de l’Inde. Les points évoqués qui ont marqué l’archevêque de Bombay sont la forte destruction de la nature, les injustices subies par les indigènes et la façon dont les indigènes veulent protéger leur culture. Mais c'est aussi la «passion» avec laquelle les évêques amazoniens ont cherché à aider ces peuples qui a touché le cardinal: «le monde a tant à apprendre» des évêques d'Amérique du Sud, a-t-il souligné. L’archevêque de Bombay s’est également exprimé à propos des rôles conférés aux femmes: les textes leur offrent déjà la possibilité de prendre des postes de responsabilité… encore faut-il le reconnaître. Des précisions au micro de Marie Duhamel.

Entretien avec le cardinal Oswald Gracias

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23 octobre 2019, 18:37