Le cardinal Baldisseri s'exprimant auprès du Pape François, le 7 octobre 2019 lors de l'ouverture du Synode. Le cardinal Baldisseri s'exprimant auprès du Pape François, le 7 octobre 2019 lors de l'ouverture du Synode. 

Le cardinal Baldisseri souligne la responsabilité écologique du Synode sur l’Amazonie

Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, a présenté ce lundi matin le programme et les enjeux de l’assemblée synodale réunie pour trois semaines autour du thème "Amazonie: Nouvelles voies pour l'Église et pour une écologie intégrale".

Le cardinal a commencé par rappeler deux aspects de cette assemblée :  «D'une part, le Synode constitue un véritable défi pour l'Église, car l'Amazonie est une terre de mission avec ses propres caractéristiques qui exigent des propositions adéquates pour répondre au " besoin d'évangéliser les cultures afin d'inculturer l'Evangile " (EG 69). D'autre part, l'axe synodal doit faire face à la provocation provoquée par la question environnementale» en répondant «par une écologie intégrale». L'orientation de ce cheminement synodal, a noté le cardinal Baldisseri, en citant le Pape, est «d'identifier de nouvelles voies d'évangélisation dans cette partie du Peuple de Dieu, surtout les indigènes, souvent oubliés et sans perspective d'avenir serein, également à cause de la crise de la forêt amazonienne, un poumon très important pour notre planète».

Le Synode est universel

Même s'il se réfère à une zone géographique spécifique, a ajouté le cardinal Baldisseri, c'est un Synode qui concerne l'Église universelle. Pour cette raison, la participation a été étendue aux évêques d'autres Églises particulières et d'organismes ecclésiaux régionaux et continentaux. «En d'autres termes, c'est toute l'Église universelle qui veut tourner son regard vers l'Église en Amazonie et prendre à cœur ses défis, ses préoccupations et ses problèmes, car au fond, nous devons tous nous sentir partie de ce village global dans lequel vit et palpite l'unique Église de Jésus Christ.»

Le cardinal italien a rappelé que 185 pères synodaux, 6 délégués fraternels, 12 envoyés spéciaux, 25 experts, 55 auditeurs et auditeurs, y compris des spécialistes et des agents pastoraux de toute l’Amazonie, participent au Synode. Il a notamment souligné la présence de «16 représentants de différents groupes ethniques et peuples autochtones qui apportent la voix, le témoignage vivant des traditions, de la culture et de la foi des peuples autochtones».

Le cardinal Baldisseri s'est fait l'écho du long cheminement de l'assemblée synodale, entamé avec la décision du Pape, le 15 octobre 2017, de convoquer un Synode des évêques sur l'Amazonie, qui a conduit à l'élaboration de l'Instrumentum Laboris qui, a-t-il dit, «constituera le point de référence et la base nécessaire à la réflexion et au débat synodal et non un texte pour y apporter des amendements. Sa fonction s'achève avec l'élaboration du Document final, qui rassemblera les résultats obtenus par cette assemblée et par l'ensemble du processus synodal.»

La méthodologie synodale a ensuite été illustrée avec les congrégations générales, les cercles mineurs (qui débuteront le 10 octobre), les déclarations des participants, l'échange d'opinions «dans un esprit de communion fraternelle» jusqu'à l'élaboration du projet de document final qui sera présenté à l'assemblée le 21 octobre. Le 26 octobre, le vote sur le Document et la conclusion des travaux auront lieu.

Un Synode écologique

Baldisseri a révélé que certaines initiatives ont été prises pour la durabilité environnementale, notamment l'enregistrement des participants par le biais d'une procédure informatique, qui permet de faire une économie de papier. De plus, les matériaux utilisés pendant les travaux du Synode ne seront pas en plastique, mais entièrement biodégradables. C’est notamment le cas de gobelets pour les pauses café. Enfin, il est proposé qu'un geste symbolique soit posé d'un point de vue écologique pour que ce Synode soit un "Synode sans impact".

Selon les calculs effectués, cette assemblée engendre en effet des émissions évaluées à 572 809 kg de CO2 (438 373 kg pour les voyages aériens et 134 435 kg pour les autres activités) générées par la consommation d'énergie, l'eau, le montage, la mobilisation des participants, la production de déchets et de matériel publicitaire. Le secrétariat général du Synode a proposé de compenser ces émissions par l'achat de titres forestiers pour la reforestation d'une superficie de 50 hectares de forêt du bassin amazonien. Il a expliqué qu’il souhaitait l’approbation de l’assemblée pour concrétiser ce projet.

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07 octobre 2019, 16:08