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Une femme houthi prépare à déjeuner dans un camp de déplacés en périphérie de Sanaa, le 19 juillet 2019 Une femme houthi prépare à déjeuner dans un camp de déplacés en périphérie de Sanaa, le 19 juillet 2019 

Mgr Auza: aider les parties à dialoguer au Moyen-Orient

Le Moyen-Orient vit une situation critique; plus que jamais, les pays de la région doivent privilégier le dialogue et la coexistence pacifique. C’est la pressante exhortation de Mgr Bernadito Auza. Lors d’un débat ouvert sur le Moyen-Orient et la question palestinienne au Palais de Verre de New-York, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies a passé en revue les différents conflits qui parsèment la zone, rappelant, dans chaque cas, la position du Vatican et du Souverain pontife.

Le conflit israélo-palestinien reste le nœud gordien du Moyen-Orient et un catalyseur de tensions. Le climat général de défiance, conjugué à une «rhétorique dangereuse» et à une «idéologie extrémiste» peuvent rapidement mettre en danger des vies innocentes palestiniennes et israéliennes, regrette Mgr Auza, citant les violences récurrentes à Gaza et en Cisjordanie occupée. Aussi, les débats comme celui-ci ne doivent-ils pas se contenter d’énumérer des faits connus de tous, mais conduire à l’action.

Il est certes important que la communauté internationale pourvoie, notamment via l’UNRWA, à l’éducation et à la santé des réfugiés palestiniens, dont les conditions de vie, entre chômage et manque de perspectives, sont devenues intenables. Ce soutien économique et humanitaire est vital mais, précise le diplomate, il ne saurait se substituer à des négociations. La contribution que peuvent donc apporter les États est «d’encourager les parties à retourner à la table des négociations», à leur offrir l’espace et les ressources nécessaires pour mener un dialogue qui les implique comme «protagonistes d’un avenir pacifique, côte à côte».

L’autre point chaud de la région: la Syrie, où la situation humanitaire demeure critique en plusieurs endroits. «Nous ne pouvons rester sourds aux cris de ceux qui manquent de nourriture, de soins médicaux et d’éducation, aux orphelins, aux veuves et aux blessés». Et Mgr Auza de citer la lettre du Pape François à Bachar Al-Assad, remise lundi à Damas au président syrien par le cardinal Peter TurksonPréfet du dicastère pour le service du développement humain intégral, dans laquelle le Souverain pontife fait part de sa profonde inquiétude au regard de la situation à Idleb.

Mgr Auza évoque également le cas du Yémen, source de vives préoccupations. Il rappelle l’accord de cessez-le-feu signé en décembre 2018 à Stockholm par les parties et soutenu par une résolution onusienne. Cependant, «il faut de la cohérence» dit-il. «Comment pouvons-nous faire des appels éloquents à la paix au Moyen-Orient, s’interroge-t-il, et même s’engager dans des actions humanitaires tout en permettant la vente d’armes dans la région ?»

Le diplomate du Saint-Siège mentionne encore la situation en Irak, qui chemine sur la voie de la réconciliation et fait aussi référence à l’actuelle crise dans le Golfe persique : «il est essentiel que la communauté internationale continue d’encourager et de chercher toutes les opportunités possibles pour des négociations et des solutions pacifiques».

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24 juillet 2019, 12:57