Le cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, avec les dignitaires de l'exarchat grec-catholique tchèque, notamment son exarque Mgr Ladislav Hucko Le cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, avec les dignitaires de l'exarchat grec-catholique tchèque, notamment son exarque Mgr Ladislav Hucko 

Visite du cardinal Sandri à Prague

À l’invitation de l’Exarchat grec-catholique ruthène érigé en 1993 par saint Jean-Paul II en République Tchèque, le Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri s’est rendu à Prague où il a conclu ce dimanche une visite de deux jours.

Roberto Piermarini – Cité du Vatican

La visite s’est conclu par une Divine liturgie dans l’Église de Saint- Clément-Pape-et-martyr, la cathédrale de l’Exarchat. Elle fut célébrée par l’exarque nommé en 2003 par saint Jean-Paul II, Mgr Ladislav Hucko, et présidée par le cardinal Sandri qui a imparti aux fidèles la bénédiction apostolique du Pape.

Dans son homélie, le Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a dit prier pour les intentions des jeunes générations du pays -une jeunesse qu'il a rencontré juste avant la célébration dans l'église de la Sainte-Trinité de Prague – «pour qu’elles n'aient pas peur du Christ et pour que nous trouvions le moyen de le rencontrer et de marcher ensemble, comme Église, vers le Sauveur, comme l’a indiqué le Saint-Père dans ‘Christus Vivit’». Le cardinal Sandri a d’ailleurs invité à connaître et à diffuser l’exhortation apostolique publiée la semaine dernière.

Gratitude envers les martyrs

Un hommage a également été rendu par le prélat argentin aux martyrs de l’Eglise en Europe de l’Est «qui a subi au siècle dernier de terribles persécutions». Il évoque en particulier le sort des gréco-catholiques. Il énumère la «suppression, l’incarcération des évêques des prêtres et des fidèles» mais «le saint Peuple de Dieu, même dans la clandestinité, a conservé avec orgueil le trésor précieux de la foi, en la transmettant et en la faisant arriver jusqu’au jour de la libération».

La place de Dieu dans les familles

«Bien que de nombreuses années se soient écoulées, la gratitude ne doit pas cesser car, malgré les épreuves, vous êtes resté fidèles», a affirmé le cardinal qui les exhorte maintenant «à vivre le défi de la liberté, à commencer dans vos familles». Le Préfet rapporte une histoire qui lui a été confiée, celle d’un prêtre ordonné clandestinement et qui ne pouvait même rien dire à sa mère. Elle aurait été  fière de lui, mais le risque d’être arrêté était très élevé. Aujourd’hui, la liberté ayant été retrouvée, le cardinal se demande quelle est la place de Dieu dans les familles, s’il est possible de parler de Lui et d’échanger dans les conversations «les trésors de la grâce que le bon Dieu ne cesse de verser sur chacun de nous».

Les défis d’aujourd’hui : unité et charité

Le cardinal Sandri met les fidèles de l’exarchat en garde contre l’émergence de possibles divisions au sein de leur communauté : «L’Évangile annonce la mort et la résurrection du Seigneur, un mystère que même ses disciples et témoins devront traverser, mais il nous met également en garde contre les commérages ou les indignations au sein des communautés qui, au lieu de nous pousser  à suivre le Seigneur de manière plus profonde, nous divisent et nourrissent les envies qui finissent par obscurcir le visage et la beauté de l'Épouse du Christ qui est l'Église».

Soulignant les différentes ethnies et nationalités qui composent l’exarchat byzantino-slave en République Tchèque, le cardinal Sandri leur demande d’en faire «la maison de la communion et jamais un lieu de confrontations».  Il ne s’agit pas de dire «je suis tchèque, ukrainien ou slovaque, mais nous sommes le Christ».

L’Eglise ne demande pas de privilèges ou d'honneurs humains, explique le prélat. Elle aspire à la justice vis-à-vis du passé lorsqu’elle fut injustement persécutée, mais également aujourd’hui  pour pouvoir offrir «son bien le plus précieux l’Évangile» et en témoigner par des actes concrets. Le cardinal les invite à une charité concrète, à se montrer solidaires avec les plus pauvres et à éduquer avec passion les jeunes générations.

Faire le bilan de 26 ans d’existence

Au premier jour de son voyage, le Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales a rendu hommage samedi après-midi aux archevêques de Prague en la cathédrale Saint-Guy, ainsi qu’à sainte Ludmilla, première sainte slave et à saint Procope, un ermite légendaire fondateur d’un monastère canonisé en 1204 par Innocent III.

Dans la matinée, il avait rencontré le clergé de la circonscription au siège de l’archevêché latin de la capitale. Un échange franc et ouvert. Les différentes paroisses ou communautés grecque-catholiques du territoire, parfois accueillis par leurs frères de rites latin, ont été présentées au cardinal Sandri.

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08 avril 2019, 12:45