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Conférence de presse de présentation de la Rencontre sur la protection des mineurs, le 18 février 2019. Conférence de presse de présentation de la Rencontre sur la protection des mineurs, le 18 février 2019. 

Point presse: écouter avec le cœur, condition de la prise de conscience face aux abus

Le premier point presse de la Rencontre sur la protection des mineurs s’est tenu ce jeudi à 13h30 à l’Institut patristique Augustinianum de Rome, à quelques mètres du Vatican. Les intervenants ont insisté sur l’importance de la prévention et de l’écoute.

«La prévention est fondamentale, car autrement, l’hémorragie sera inarrêtable», a expliqué Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et secrétaire-adjoint de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Un autre membre du Comité organisateur de cette Rencontre sur la protection des mineurs, le père Hans Zollner, a lui rappelé que «quand on écoute avec le cœur, on ne peut pas ne pas être transformé». Ces deux personnalités engagées dans la lutte contre les abus sexuels sur mineurs ont expliqué que les aspects concrets et l’écoute ont caractérisé les travaux, qui se sont déroulés dans un climat intense et grave, avec une pleine conscience sur le caractère décisif de cette rencontre.

«Nous avons besoin d’entendre l’expérience des survivants», a expliqué Mgr Scicluna. Toucher «les blessures du Christ» signifie assumer ses propres responsabilités, et comprendre qu’il est fondamental «d’agir ensemble» sans «laisser les évêques seuls» face aux cas d’abus, surtout pour les diocèses manquant de structures de soutien et d’accompagnement. «L’évêque doit être ami de la sécurité et ennemi de ce qui menace l’innocence des enfants». La «culture du silence» n’est plus acceptable : il faut avoir le courage et l’humilité de condamner les «mauvais comportements».

Des évêques pasteurs et non pas managers

«Nous sommes en train de parler d’une nouvelle façon d’être Église», a ajouté dans son intervention l’archevêque de Brisbane, Mgr Mark Coleridge. «Il faut une vision, car sinon il s’agit d’une simple administration et d’une tactique. Sans les aspects concrets, tout s’évapore», a-t-il averti. L’archevêque australien a insisté sur l’importance d’accepter l’aide des laïcs mais aussi de coopérer avec l’État pour les enquêtes.

La feuille de route du Pape François

Durant les interventions, tout comme pour les questions des journalistes présents, a émergé aussi l’importance des lignes directrices suggérées par le Pape François : une sorte de feuille de route, comme l’a défini Mgr Scicluna. Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la Communication, et le père Federico Lombardi, modérateur de la Rencontre, ont parlé des 21 points de réflexion, des «impulsions fortes» qui «doivent sortir de cette Rencontre», aussi en permettant une révision des «protocoles» déjà existants.

Parmi les différents thèmes abordés durant ce point presse figuraient aussi la question du célibat des prêtres et celle de l’homosexualité. Interrogé sur un lien supposé entre homosexualité et abus sexuels sur mineurs, Mgr Scicluna a rétorqué que, de son point de vue, «il n’y a pas de catégories qui prédispose au péché», parce que nous sommes tous exposés aux tentations.

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21 février 2019, 18:17