Recherche

Des migrants à bord du Sea Watch 3 au large de Syracuse, le 27 janvier 2019 Des migrants à bord du Sea Watch 3 au large de Syracuse, le 27 janvier 2019 

Migration : se connaître, c’est pouvoir se protéger et garantir la paix

L’Italie fera accoster les migrants du Sea Watch s’ils s’en vont. Pourquoi leur arrivée est-elle un facteur de déstabilisation ? Mgr Bruno-Marie Duffé, secrétaire du dicastère pour le Service du Développement humain intégral déconstruit pour nous le sentiment de peur provoqué par l’étranger qui déstabilise les communautés car il les interroge sur leur identité, leur mémoire, et leur sens du partage.

Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican

12 jours après leur sauvetage en Méditerranée, les 47 migrants recueillis à bord du Sea Watch pourraient finalement débarquer en Italie. A Rome, le ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue, Matteo Salvini, avait accepté de faire accoster le navire humanitaire dans un port du pays à condition que les migrants s’en aillent ensuite, ailleurs en Europe. Un accord a donc été trouvé. Six pays ont accepté de se répartir les migrants. 

Dans l’avion qui le ramenait vers Rome, le Pape n’a pas commenté ce cas précis. Il a salué l’Italie et la Grèce pour les efforts de ces dernières années en matière d’accueil et encouragé les Européens à aider les pays d’origine des migrants.

François a toutefois pris la défense des migrants au Panama pour rappeler qu’ils ne sont pas porteurs du «mal social» dont certains les accusent.

Ce mercredi, le Pape, revenant lors de l’audience générale sur son voyage au Panama, s’est réjoui du visage multiforme de l’Église : «Voir tous les drapeaux défiler ensemble, danser dans les mains de jeunes heureux de se rencontrer est un signe prophétique, un signe à contre-courant par rapport à la triste tendance actuelle des nationalismes conflictuels qui érigent des murs et se ferment à l’universalité, à la rencontre avec les peuples. C’est un signe que les jeunes chrétiens sont dans le monde levain de paix».

Lors d’une conférence sur «Les migrations et les nouveaux nationalismes. L’Église face à la xénophobie, le populisme et le racisme» organisée début janvier à l’Université Sainte-Catherine de Sienne à Pavie, Mgr Bruno-Marie Duffé, secrétaire du dicastère pour le Service du Développement humain intégral, déconstruisait le sentiment de peur provoquée par l’arrivée d’un étranger qui déstabilise les communautés bien établies, notamment en Europe, parce qu’elle les interroge sur leur identité, leur mémoire, et leur sens du partage. Des sociétés devenues sédentaires, urbanisées, où la sécurité prime sur la solidarité.

Entretien avec Mgr Bruno-Marie Duffé

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

30 janvier 2019, 18:55