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Andrea Monda, nouveau directeur de "L'Osservatore Romano". Andrea Monda, nouveau directeur de "L'Osservatore Romano". 

Andrea Monda livre son premier éditorial pour "L'Osservatore Romano"

Nommé mardi dernier, le nouveau directeur du quotidien du Saint-Siège livre dans son premier éditorial publié aujourd’hui la ligne directrice qu’il souhaite donner au journal.

Pour donner une idée du ton qu’il donnera à ce journal, Andrea Monda revient dans son éditorial sur l’épisode des disciples d’Emmaüs, évoqué dans le 24e chapitre de l’Évangile de Luc. Dans cette séquence, «Jésus se fait compagnon de route et entre dans les conversations des hommes, en leur donnant une nouvelle direction et un nouvel élan vital». En remarquant que les disciples prennent d’abord Jésus pour un étranger, Andrea Monda  explique que «le chrétien doit à la fois être près, proche, des hommes, mais qu'il doit également avoir cette juste distance, cette extériorité qui lui permet de comprendre, juger, marquer sans rester emprisonné dans les logiques d'une chronique qui regarde souvent mais ne voit pas, interprète sans auparavant connaître.»

Le nouveau directeur du quotidien du Saint-Siège remarque donc que L'Osservatore Romano devrait «marcher aux côtés de chaque homme et, dans le même temps, rester un peu “étranger” pour pouvoir dire une parole forte, surprenante et dérangeante, capable de briser cette “familiarité” qui ne respecte plus la merveille de la réalité, en la réduisant à la banalité et à la prévisibilité. Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra apporter du courage au cœur, redonner l'espérance à une âme découragée.»

Secouer les consciences en ces temps de désillusion

Il revient sur quelques anniversaires importants qui se profilent pour 2019 : le centenaire en Italie de la création du Parti Populaire de don Luigi Sturzo, qui fut en quelque sorte le précurseur de la Démocratie chrétienne ; le cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune ; et, surtout, le trentenaire de la chute du mur de Berlin, qui, en novembre 1989, «laissait imaginer l’écroulement de tous les autres murs et l’avènement d’une société moins divisée, plus solidaire, finalement pacifiée».

Mais force est de constater qu’une certaine désillusion s’est emparée des esprits, particulièrement en Europe : «Alors, “nous espérions” tous, et à présent?», s’interroge Andrea Monda. «À cette humanité déçue et qui souffre voudrait arriver, à travers ce quotidien, la voix de l'Eglise, elle seule assez étrangère pour pouvoir secouer les consciences et allumer les cœurs d'un monde qui risque le grand froid de l'apathie, de la désillusion et de l'individualisme myope. Une voix qui ne vienne pas d'en-haut mais qui jaillisse des entrailles, qui soit animée par l'amour, l'unique vraie nouveauté lumineuse qui renaît chaque jour, peut-être caché comme à Bethléem dans une grotte obscure du dramatique et merveilleux monde des hommes», conclut-il, à cinq jours de la Fête de Noël.

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20 décembre 2018, 18:58