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Mgr Semeraro lors d'un échange avec le Pape François en marge du Synode de 2015. Mgr Semeraro lors d'un échange avec le Pape François en marge du Synode de 2015. 

Mgr Semeraro: la réforme de la Curie arrive à un tournant important

Dans sa “Lectio Magistralis” à l’Université pontificale du Latran, Mgr Marcello Semeraro, le secrétaire du C9, a fait le point sur la réforme de la Curie romaine.

Giada Aquilino – Cité du Vatican

Le «chemin» de réforme pour une «transformation missionnaire» de toute l’Église est arrivé «à un tournant important». C’est avec ces paroles que Mgr Marcello Semeraro, évêque d’Albano et secrétaire du C9, a évoqué le projet de nouvelle Constitution apostolique, évoqué dans sa “Lectio magistralis” de ce lundi matin à l’Université du Latran. Son titre provisoire, après cinq ans de travail du Conseil des Cardinaux, est Praedicate evangelium.

Mgr Semeraro situe cette évolution dans la continuité de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium du Pape François, dans laquelle il avait invité à ce que les structures ecclésiales «deviennent un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’autopréservation». «L’annonce de l’Évangile et l’esprit missionnaire» seront la perspective de l’activité de toute l’Église, a expliqué l’évêque d’Albano, précisant qu’une consultation de l’ensemble des cardinaux serait maintenant probable, à partir du projet de texte élaboré par le C9.

Les principaux critères de la réforme

En rappelant l’engagement du Pape à accompagner «le travail du Conseil des cardinaux non seulement avec sa présence à toutes les sessions de travail, mais aussi en en guidant l’œuvre spécialement à travers ses interventions», l’évêque d’Albano a rappelé les principaux critères de la réforme, listés par François.

La «subsidiarité», qui «doit servir de soutien pour les membres du corps social et ne jamais les détruire et les absorber».

La «décentralisation», parce que la Curie romaine n’est pas seulement «au service» du Pape mais aussi un instrument «de service» pour les Églises particulières.

La «gradualité», qui implique des étapes, des vérifications, des corrections, des expérimentations, des approbations ultérieures : il ne s’agit donc pas «d’indécision» mais d’une «flexibilité nécessaire» afin de pouvoir obtenir une «vraie réforme».

La «tradition», qui est le principe de la fidélité à l’histoire et de la continuité avec le passé. Il serait «trompeur» de penser à une réforme qui dénaturerait l’édifice curial dans son ensemble, a expliqué Mgr Semeraro. Toute «innovation» doit donc être étudiée en profondeur : ainsi, la nomination d’un laïc, Paolo Ruffini, comme préfet du Dicastère pour la Communication, a été longuement étudiée.

Enfin, dernier critère, la «concentration» des services, comprise dans le sens d’une simplification, avec l’incorporation des ex-Conseils pontificaux dans certains Dicastères.

La conduite de l’Esprit Saint

Il s’agit donc de travailler «à long terme», «sans l’obsession des résultats immédiats», a précisé Mgr Semeraro, dans un processus fait de «fidélité à l’essentiel, avec un discernement continu», mais aussi avec «des pas en avant», et, quand c’est nécessaire, des «pas en arrière», sous la conduite «sûre» de l’Esprit Saint.

La réforme, a-t-il conclu, ne se réduit pas à «un énième plan» pour changer les structures, mais elle consiste à se greffer et à s’enraciner dans le Christ, en mettant l’accent sur «une Église en sortie missionnaire», faite justement de structures «toutes plus missionnaires», avec une pastorale «plus expansive», «ouverte» et elle aussi «en sortie».

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12 novembre 2018, 17:47