Rencontre des jeunes et des père ssynodaux en salle Paul VI Rencontre des jeunes et des père ssynodaux en salle Paul VI 

"Fête de la jeunesse" au Vatican: pour le Pape, les jeunes "ne sont pas à vendre"

«Une fête de la jeunesse» au Vatican : plus de 7 000 jeunes, -Italiens en majorité, mais aussi d’autres pays- se sont rassemblés en salle Paul VI, au Vatican, ce samedi pour un événement en marge du synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel.

«PER NOI. Uniques, solidaires, créatifs » : c’est l’intitulé de cet événement organisé par le secrétariat général du synode et la Congrégation pour l’Education catholique, avec pour principal objectif d’impliquer un peu plus les jeunes dans le processus synodal en cours.

7 000 d’entre eux, du monde entier, ont donc répondu à l’invitation et participé à ce moment festif, ponctué de séquences musicales, de danses et de témoignages. Le Pape, -qui a assisté à l’intégralité de l’événement, à l’instar de nombreux pères synodaux-, a ainsi pu écouter avec attention les histoires, souvent poignantes, de plusieurs jeunes : celles par exemple d’un ancien braqueur à qui Dieu s’est manifesté au milieu des ténèbres de la délinquance, d’un jeune chrétien Irakien ayant fui les exactions de Daech, d’une jeune fille qui comblait ses manques d’amour et d’affection dans des relations sans lendemain, d’un jeune garçon longtemps dépendant à la pornographie, d’un ancien drogué ; celles également de plusieurs jeunes femmes ayant répondu à l’appel de la vie religieuse, ou encore de jeunes confrontés aux défis du monde du travail. Autant de réalités vécues, d’expériences partagées, d’aspirations et d’interrogations qui constitueront des contributions à part entière à la réflexion des pères synodaux, comme l’a souligné le Pape dans son allocution. Plusieurs jeunes, -du Pakistan, de République tchèque,  d'Amérique latine-, ont ensuite adressé des questions directement au Pape et aux pères synodaux.

"Vous n'avez pas de prix !"

Ces questions ont été consignées dans une enveloppe qui a été remise au Pape, à l'issue de la rencontre. «Les réponses, je ne les donnerai pas ce soir, car sinon, à quoi servirait un synode?» a-t-il plaisanté. Mais pour le Pape,  une chose est sûre, ces réponses doivent être données «sans peur». le Souverain Pontife s'est donc borné à livrer quelques orientations et réflexions «à chaud», en reprenant quelques-unes des questions qui lui ont été posées.

Il a d'abord enjoint les jeunes à faire leur propre chemin : «soyez des jeunes en marche, en regardant l'horizon et non le miroir»; insistant aussi sur l'importance de la cohérence dans le témoignage chrétien, déplorant parfois une Eglise «qui prêche les Béatitudes, mais qui tombe dans le cléricalisme le plus scandaleux». Si l'on veut être chrétien et vivre comme tel, il faut mettre en pratique les Béatitudes, et non suivre le chemin de la mondanité.

Se référant à une question relative à la corruption des politiques et à la soif de pouvoir qui exige le sacrifice de ce qui est le plus cher, le Pape a rappelé le vrai sens de l'autorité: celui de faire grandir, de se mettre au service des personnes, non de les opprimer. Mettant en garde les jeunes contre les tentatives de colonisation idéologique, le Souverain Pontife les a vivement invités à chérir la liberté que le Christ leur a donnée : «vous n'êtes pas des marchandises, vous n'avez de prix, vous n'êtes pas à vendre. Ne vous laissez pas séduire, ni acheter, ni asservir».

L'importance du concret

Le Pape a aussi vanté la valeur des expériences concrètes, à rebours parfois de ce que proposent par exemple les réseaux sociaux et internet. «Si les médias, l'utilisation d'internet te fait devenir liquide, arrête. Parce que s'il n'y a pas de concret, il n'aura pas d'avenir pour vous».

Le concret se voit aussi dans l'accueil, a pointé le Pape, évoquant une question posée à propos d'une mentalité ambiante qui voit dans l'étranger une menace. «Les populismes sont un peu à la mode, mais cela n'a rien à voir avec la culture populaire qui s'exprime dans l'art, la science, la fête!». «Le populisme en revanche est le contraire de tout cela, c'est la fermeture sur un modèle». Or quand nous sommes fermés, «nous sommes seuls et on ne peut avancer. Faites attention», a déclaré le Pape sous les applaudissements.

Reprenant une thématique qu'il affectionne particulièrement, celui du dialogue intergénérationnel, François a invités les jeunes à «parler avec les anciens, ce sont eux les racines de votre 'concret', de votre croissance»; à porter en avant ces racines, afin de devenir eux-mêmes celles des générations futures.

 

 

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06 octobre 2018, 18:16