conférence de presse avec Mgr Scicluna et Mgr Gobilliard conférence de presse avec Mgr Scicluna et Mgr Gobilliard 

Synode : chercher la vérité sur les abus est essentiel, assure Mgr Scicluna

La question des abus sexuels a été longuement abordée lors de la conférence de presse sur les travaux du Synode ce lundi 8 octobre. Invités de la Salle de presse du Saint-Siège, Mgr Scicluna, archevêque de La Valette, et Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, ont été longuement sollicités sur ce sujet.

Xavier Sartre- Barbara Castelli – Cité du Vatican

C’est l’une des principales autorités ecclésiastiques en matière d’abus sexuels sur mineurs : Mgr Charles Scicluna, aujourd’hui à la tête de l’Église de Malte, a longtemps travaillé au Vatican sur cette question. Aujourd’hui, en tant que père synodale, il a été invité par les journalistes présents ce lundi en Salle de presse du Saint-Siège à s’exprimer sur le sujet qui figure bien dans l’Instrumentum Laboris, au paragraphe 66 comme il l’a rappelé.

«Sans justice on ne peut pas vivre», a-t-il déclaré sans ambiguïté, appuyant les demandes des victimes de voir justice rendue. Ce scandale, qui s’est encore rappelé aux esprits ce weekend au travers de l’affaire McCarrick, est «une honte» car «la majeure partie des victimes sont des jeunes, blessés par qui aurait dû justement les soigner». Il faut selon lui, relever le «seuil de responsabilité» pour mieux répondre à ces cas. Il faut aussi accélérer les procédures à l’encontre des coupables. Mgr Scicluna a confié que le Pape François souffrait de cette lenteur.

Miséricorde et vérité

Celui qui fut envoyé au Chili par le Pape pour mener une enquête dans le cadre de l’affaire Karadima, a également évoqué la miséricorde, assurant que nous en avons tous besoin. Mais «la miséricorde est vide si elle ne respecte pas la vérité et la justice» a-t-il précisé. Mgr Scicluna attend ainsi la réunion prévue en février prochain au Vatican, avec tous les présidents de conférence épiscopale, pour que l’Église aille «à la racine» du problème.

«Le ministère doit être un service et non un abus de pouvoir» a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il y avait aussi, au sein de l’Église, de nombreux prêtres «saints» qui travaillent et qui «ont confiance dans le Seigneur». «La sainteté est la rencontre entre la faiblesse de l’homme et la miséricorde de Dieu» a-t-il conclu.

Mgr Gobilliard s’est lui aussi exprimé sur ce sujet : «La révélation du péché porte en elle-même la possibilité pour les victimes de se reconstruire, d’être prises en compte, pour les bourreaux de rendre compte de leurs actes et pour l’Église de se réformer. Le pire c’est quand tout est caché», a-t-il déclaré.

Mais pas question de s’arrêter là : selon l’évêque auxiliaire de Lyon, «la question ensuite est de savoir ce que l’on va faire dans nos maisons de formation, dans nos séminaires, dans nos noviciats». Les jeunes désirent, selon lui, être accompagnés mais se demandent comment les prêtres sont eux-mêmes accompagnés.

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08 octobre 2018, 17:54