En Salle du Synode, mardi 16 octobre En Salle du Synode, mardi 16 octobre 

Au Synode, le témoignage des jeunes saints et martyrs de notre temps

Lors de la 13e Congrégation générale du Synode qui s’est tenue mardi 16 octobre après-midi, les discussions sur la troisième partie de l’Instrumentum Laboris ont continué. 251 Pères synodaux étaient présents.

Paolo Ondarza – Cité du Vatican

La sainteté n’est pas seulement un idéal. Il y a en effet tant de témoignages offerts par des jeunes pour notre temps. Les Pères synodaux qui sont intervenus durant la 13e Congrégation générale ont évoqué les exemples touchants de ceux qui vivent dans des endroits du monde où les chrétiens sont une minorité, souvent persécutée. Leurs pensées se sont d’abord tournées vers le Moyen-Orient, où de nombreuses personnes sont tuées en raison de leur foi en Jésus-Christ, puis vers les dalit en Inde, derniers de la société, hommes dépourvus de droits, qui pour conserver leur foi et leur dignité de fils de Dieu, leurs uniques richesses, sont prêts à aller jusqu’au martyr.

Le témoignage chrétien suscite de nouvelles conversions

L’exemple de ces saints de notre temps suscite de nouvelles conversions. Chaque jeune aspire à la sainteté et est exigeant, ont affirmé les Pères synodaux : il lui faut des témoins authentiques, des points de repères auxquels se référer, il veut rencontrer des pasteurs qui vivent dans l’esprit des Béatitudes, qui prient, qui méditent, et qui ne soient pas de simples employés ou fonctionnaires de l’institution. Une conversion est donc utile. Les jeunes ne veulent pas seulement de belles paroles et le scandale des abus les offensent. Les évêques exhortent l’Église à être transparente et à dire avec joie que le célibat et la chasteté sont des options possibles, avec la grâce de Dieu.

L’Église est dans le monde et non pas du monde : elle doit indiquer la vérité avec Miséricorde

Dans le monde, sans être du monde : l’Église doit faire moins de discours et être plus accueillante en consacrant aux jeunes du temps et des ressources. La vérité et la miséricorde sont inséparables, ont affirmé avec force les pères synodaux, et leur centre se trouve dans le Christ. En ce sens, la figure d’un directeur spirituel bon, qui au lieu de condamner le péché accompagne avec amour, est décisive : «Dieu nous prend comme nous sommes, mais Il ne nous laisse pas comme nous sommes», a-t-on entendu, Il nous transforme en hommes et en femmes nouvelles. Une comparaison percutante a été employée : celle de l’Église comme radeau, qui part à la recherche de jeunes perdus et fatigués. Le Christ est quant à Lui l’ancre qui épargne du naufrage.

L’Église ne doit pas renoncer à parler de la Croix

Les évêques ont dénoncé l’actuelle culture matérialiste et hédoniste qui cherche à chasser Dieu du cœur de l’homme, en proposant des fausses idoles comme l’argent, des dépendances (jeu, pornographie, etc.), des plaisirs éphémères, et en refusant des idéaux et des valeurs chrétiennes comme la famille. Ce sont des défis face auxquels l’Église ne doit renoncer ni à indiquer la force du Christ Ressuscité ni à annoncer le kérygme. La Croix en effet n’effraie pas les jeunes, qui cherchent une annonce de l’Évangile claire et moins vague. L’appel de Jésus Crucifié doit résonner avec force, pas de façon faible ou anémique. Pour que l’Église soit rajeunie, le Synode propose d’encourager les jeunes à prier le rosaire et à participer aux sacrements de la Confession et de l’Eucharistie.

Le drame du chômage et de l’émigration

C’est aussi le drame du chômage qui a attiré l’attention en Salle du Synode. L’Église doit être une famille soucieuse d’aider ceux qui n’ont pas de travail : un exemple vertueux est le soutien ecclésial apporté aux projets de microcrédit, fondé sur la conviction qu’une occupation aide à donner un sens à la vie et forme une condition préalable à un avenir serein pour la société. C’est la raison pour laquelle les pasteurs doivent inciter les institutions à accorder davantage d’attention aux nouvelles générations, surtout à ceux qui sont contraints à émigrer, abandonnant alors famille et racines. Rendre les jeunes partie prenante du développement humain intégral de la société constitue un véritable devoir, ont souligné les évêques. Dans plusieurs régions du monde en effet, ces derniers font preuve d’une grande responsabilité à l’égard des plus démunis et de l’environnement.

L’Église ne doit pas renoncer à une éducation chrétienne

En Salle du Synode, il a par ailleurs été demandé à l’Église de ne pas renoncer au droit à l’éducation des jeunes dans les écoles et les universités, qui sont des lieux d’ouverture, de dialogue, de formation des consciences et de renforcement des valeurs morales. La recommandation des évêques consiste à «sauver» les écoles qui existent déjà, avant d’en créer encore de nouvelles. Le prosélytisme a été condamné, mais on a demandé de renforcer les programmes scolaires d’inspiration catholique, car «on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau». En outre, il ne faut pas oublier les si nombreuses familles pauvres et défavorisées, qui pour des motifs économiques ne peuvent pas offrir une bonne éducation à leurs enfants.

Le témoignage des auditeurs

En clôture de cette 13e Congrégation, quelques auditeurs ont pris la parole. Parmi eux, certains ont partagé leur expérience de conversion, survenue au sein de communautés nouvelles. D’autres ont mis en lumière l’exigence de conférer une responsabilité plus grande aux laïcs, aux femmes et aux familles. Parmi les propositions ayant émergé, on peut relever l’encouragement à des formes d’habitation communautaire, entre des jeunes suivant une règle de vie commune et engagés dans des initiatives d’évangélisation. On peut aussi signaler cet appel à renouveler le modèle de formation des séminaires, dans un sens moins théorique et plus empirique, et donc plus proche de la réalité des jeunes.

 

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17 octobre 2018, 12:09