Le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque d'Addis Abeba en Ethiopie, était l'un des invités de la conférence de presse synodale du 18 octobre 2018. Le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque d'Addis Abeba en Ethiopie, était l'un des invités de la conférence de presse synodale du 18 octobre 2018. 

Point presse du synode: écouter le cri des pauvres et le cri de la terre

Les entrelacs entre écologie et économie, la conversion culturelle au sein de l’Église pour mieux reconnaître les femmes ou encore le trafic d’armes en Afrique, ont été autant de sujets évoqués durant la conférence de presse synodale du jeudi 18 octobre 2018.

Le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque métropolite d’Addis Abeba en Ethiopie, Mgr Matteo Zuppi, archevêque de Bologne en Italie, le père Alexandre Awi Mello, prêtre brésilien, secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et l’auditrice sœur Alessandra Smerilli, intervenaient à la tribune de la Salle de presse du Saint-Siège. 

 

Paolo Ruffini, préfet pour la Communication du Saint-Siège présidait la table-ronde modérée par Paloma García Ovejero, directrice adjointe de la Salle de presse du Vatican.

Le Pape François a donné son accord pour la création d'une commission pour l'élaboration d'une lettre destinée aux jeunes du monde entier, a annoncé le préfet pour la Communication. Cette commission aura huit membres, représentant chacun un continent. Parmi les Pères synodaux, Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon (France), le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui (Centrafrique), de même que Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney (Australie) et Mgr Eduardo García, évêque de San Justo (Argentine), ont été nommés.

La reconnaissance des femmes

La nécessité d’une «conversion culturelle» dans le processus de reconnaissance de la femme dans l’Église, dans l’accélération de la lutte contre le machisme et le cléricalisme, ainsi que l’idée d’un Synode des évêques sur les femmes, ont été mentionnés par le préfet pour la Communication comme sujets évoqués dans les congrégations générales du synode.

Esclavage et éducation

Le thème de l’esclavage sous toutes ses formes, et concernant bien «tous les pays présents dans la salle du Synode», a été développé.  

«Sur les 40 millions d’esclaves, la plupart sont des jeunes. C’est une blessure ouverte sur le corps du Christ. Des pays européens aussi sont concernés par exemple dans l’esclavage de la femme qui doit parfois se prostituer», a relevé Paolo Ruffini en citant des interventions de participants au Synode.

L’importance de l’éducation catholique a ensuite été soulignée: «les jeunes savent très bien qu’il faut cultiver leur savoir. C’est la meilleure façon d’éduquer contre la corruption. Les évêques doivent apprendre à sortir des bâtiments, des palais, pour apprendre à connaitre les jeunes», a poursuivi le préfet pour la Communication du Saint-Siège avant de laisser la parole à l’auditrice religieuse.  

Cri des pauvres, cri de la terre

Sœur Alessandra Smerilli a quant à elle médité sur les liens intellectuels entre économie et écologie. «L’économie et l’écologie ont la même racine. On ne peut pas écouter le cri des pauvres sans écouter le cri de la terre. C’est le même cri. Il faut une conversion à une pratique économique qui doive accueillir la durabilité», observe-t-elle, ajoutant qu’on ne pouvait pas parler de pauvreté et à la fois démontrer peu d’attention aux problèmes de l’environnement.  

Mgr Zuppi, l’archevêque de Bologne, a lui répondu à une question sur les personnes homosexuelles. «La pastorale pour les personnes homosexuelles est un thème important. Il y a différentes sensibilités et il faut considérer les différentes situations sur la base des aires géographiques. C’est un thème de pastorale et non un thème idéologique», a-t-il pointé.

La tragédie des migrants africains

Le cardinal éthiopien, Souraphiel, a ensuite pris la parole pour évoquer les jeunes de la Corne de l’Afrique. L’archevêque métropolite d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a précisé combien la plupart des migrations des jeunes avait lieu à l’intérieur du continent africain, et a dénoncé le juteux commerce des armes. «Les lieux de ces trafics d’armes sont tous des lieux où il y a des conflits civils. Il a beaucoup de jeunes qui meurent à cause de cela», a-t-il ajouté. «C’est la tragédie des jeunes migrants à l’intérieur de l’Afrique. Pour eux, la priorité est la survie».

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18 octobre 2018, 16:45