L'ancien archevêque de Washington, Theodore McCarrick L'ancien archevêque de Washington, Theodore McCarrick 

Communiqué du Saint-Siège sur l'affaire McCarrick

Le Bureau de presse du Saint-Siège a publié ce samedi 6 octobre 2018 un communiqué relatif à l’affaire McCarrick, du nom de cet ancien archevêque de Washington, accusé d’abus sexuels. Le Pape François a ordonné une enquête approfondie dans les archives des dicastères et services de la Curie romaine.

C’est la première réponse du Saint-Siège sur le cas McCarrick, et c’est le Pape François qui en a décidé la communication, «conscient et préoccupé» de la confusion que cette délicate affaire a pu semé dans la «conscience des fidèles».

Le communiqué publié ce samedi rappelle qu’une première enquête a été menée par l’archidiocèse de New-York, suite aux accusations portées par un homme affirmant que Théodore McCarrick,  ancien archevêque de Washington et âgé aujourd’hui de 88 ans, avait abusé de lui dans les années 1960. En 2017, les conclusions de cette enquête ont été transmises à la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Entretemps, d’autres faits graves concernant cette ancienne figure éminente de l’Eglise américaine ont émergé, poussant le Pape a accepter, en juillet 2018, la démission de Mgr McCarrick du collège cardinalice. Le Souverain Pontife ordonnait également «la suspension de tout ministère public, avec l’obligation de rester dans une maison (…) pour mener une vie de prière et de repentance jusqu’à ce que les accusations portées contre lui soient examinées dans le cadre d’un procès canonique normal».

Une enquête dans les Archives du Vatican

Le Saint-Siège, précise le communiqué de ce samedi, ne manquera pas de faire connaitre en temps voulu les conclusions de cette affaire. Au regard des autres accusations portées contre l’ecclésiastique, le Pape François a décidé d’ouvrir une enquête plus approfondie dans les Archives des dicastères de la curie romaine, afin de procéder à une vérification des faits, de «les replacer dans leur contexte», en les évaluant «avec objectivité».

Le Saint-Siège se dit en outre «conscient» que l’examen des faits et des circonstances  pourraient révéler des décisions prises dans le passé qui ne seraient pas compatibles avec l’approche privilégiée aujourd’hui sur ces questions. «Cependant, comme l’a dit le Pape François, ‘nous suivrons  le chemin de la vérité, où qu’il nous conduis’ (Philadelphie, 27 septembre 2015)», ajoute la note du Bureau de presse du Saint-Siège qui poursuit : «les abus, ainsi que leur couverture, ne peuvent plus être tolérés, et un traitement différent pour les évêques qui les ont commis ou couverts représente une forme de cléricalisme qui n’est plus acceptable».

Le Souverain Pontife renouvelle enfin  «un appel pressant à unir les forces pour combattre la grave plaie des abus à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise, et empêcher que de tels crimes ne soient de nouveau perpétrés contre les personnes les plus innocentes et les plus vulnérables de la société».

Devant l’ampleur et la gravité de cette crise douloureuse, le Pape François a convoqué à Rome les présidents des conférences épiscopales du monde entier. Cette rencontre doit se tenir en février prochain.

Le communiqué conclut par cet extrait de la Lettre du Pape au Peuple de Dieu, datée du 20 août dernier : «le seul chemin que nous ayons pour répondre à ce mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur ».

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06 octobre 2018, 16:06