Mgr Bernardito Auza, observeur permanent du Saint-siège aux Nations unies Mgr Bernardito Auza, observeur permanent du Saint-siège aux Nations unies 

A l’ONU, Mgr Auza plaide pour une meilleure protection des enfants dans les conflits armés

L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, Monseigneur Bernardito Auza, s’est exprimé lors du débat public sur la protection des mineurs dans les conflits armés, le 9 juillet 2018, à New York. Après avoir indiqué que cette question était «d’une importance cruciale» pour le Saint-Siège, il a appelé les Nations unies à «faire plus pour réinsérer les enfants qui ont survécu aux horreurs de la guerre».

Timothée Dhellemmes – Cité du Vatican

«Il est déchirant de voir que des enfants sont mutilés, tués, utilisés comme boucliers humains ou pour des attentats-suicide», a déclaré Mgr Bernardito Auza, au début de son allocution devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 9 juillet 2018. Le diplomate  a appelé à ce que tous les efforts soient mis en oeuvre pour sauver les enfants dans des conflits armés ou qui seraient amenés à l'être. «Ce sont eux qui souffrent le plus» dans ce type de situation, a-t-il déclaré.

Selon lui, l’attitude des Nations unies vis-à-vis des mineurs affectés par des conflits armés a des conséquences, non seulement pour leur avenir, mais pour celui du monde. «Renoncer à les aider signifie abandonner leurs communautés et leurs pays. Nous ne pouvons pas perdre cette génération d'enfants actuellement à haut risque» a-t-il expliqué.

Trois marges de progression ciblées

Même s’il estime que le Conseil de sécurité ne peut malheureusement pas résoudre tous les conflits actuels, Mgr Bernardito Auzo a affirmé son souhait de voir le «Programme relatif aux enfants et aux conflits armés» de l’ONU davantage mis en valeur. Il a également présenté trois marges de progressions.

Tout d’abord, la prévention et réinsertion des victimes. L’observateur du Saint-Siège auprès des Nations unies estime que le Conseil de sécurité a «la grave responsabilité de lutter contre les attaques d’enfants, leur recrutement comme soldats, l'exploitation sexuelle, les enlèvements et autres actes de violence». En second lieu, Mgr Bernardito Auzo a pointé «la priorité qui doit être donnée à la réinsertion effective des enfants déjà recrutés par des groupes armés». En effet, ces enfants sont des victimes et ils doivent être aidés par des mesures adéquates. Enfin, le nonce s’est attardé sur l’importance de l'éducation. Il a indiqué «la nécessité de garantir le droit à l'éducation pour les enfants victimes de conflits armés. Une éducation solide est la meilleure façon de faire en sorte que les victimes des conflits d'aujourd'hui s’engagent ensuite pour prévenir les conflits de demain».

Adoption de la résolution 2427

Le débat a permis d’exposer les résultats déjà obtenus, mais surtout les actions à mener en priorité pour faire cesser et prévenir les violations graves commises contre des enfants, dans les contextes de guerre. Il a débouché sur l’adoption à l’unanimité de la résolution 2427. Celle-ci prévoit notamment, pour la première fois, de faire la différence entre les garçons et les filles, car leurs besoins et leurs vulnérabilités sont différents. C’est également la première fois qu’une résolution de l’ONU proclame le principe «central» selon lequel les enfants impliqués dans des conflits doivent être traités avant tout comme des victimes. 

En 2017, l’ONU a confirmé au moins 6 000 violations commises contre des enfants par des forces gouvernementales et plus de 15 000 violations commises par des groupes armés non étatiques, «soit une augmentation significative par rapport à 2016», a alerté Virginia Gamba, représentante spéciale du Secrétariat général pour le sort des enfants en temps de conflit armé.  

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10 juillet 2018, 17:39