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Le président français Emmanuel Macron et le Saint-Père le 26 juin 2018 au Vatican. Le président français Emmanuel Macron et le Saint-Père le 26 juin 2018 au Vatican.  

Père Bernard Bourdin: le Pape et Emmanuel Macron sont «deux hommes d'action»

Emmanuel Macron a été reçu par le Pape François mardi 26 juin au palais apostolique avant de se rendre en la basilique Saint-Jean-de-Latran pour y prendre possession de son titre de chanoine d’honneur du chapitre de la cathédrale de Rome. Cette journée fut pour le chef de l’Etat français l’occasion d’aborder plusieurs problèmes avec le Saint-Père mais également de préciser sa conception des relations entre l’Etat français et l’Eglise catholique.

Entretien réalisé par Marie Duhamel- Cité du Vatican

Il y a des sourires, des expressions, qui parlent d’eux-mêmes. Ceux sur les visages du Souverain Pontife et du président français en font partie, les deux hommes ont la mine réjouie après 57 minutes d’échange ce mardi 26 juin. Un temps maximum pour une audience du Pape François accordée à un chef d'État, le précédent record était tenu par l’américain Barack Obama. Une rencontre «extrêmement riche, intense et très libre» selon Emmanuel Macron.

Migrations, environnement, Europe, bioéthique.. «Nous avons abordé avec sa Sainteté tous les sujets qui fâchent» a expliqué le président Français après avoir pris possession du titre d'honneur de chanoine du Latran. Si les opinions divergent, la manière de penser est semblable. Cette rencontre fut celle entre un jésuite et un ancien élève d'une école jésuite, avance le père Bernard Bourdin, professeur d’histoire des idées de philosophie politique à l’Institut catholique de Paris. «Ce sont deux hommes d’action, chez qui le pragmatisme est évident», poursuit le dominicain. 

Dans les murs du Palais du Latran, alors qu’il s’adressait à la communauté ecclésiastique française de Rome, Emmanuel Macron a tenu a rappelé sa vision de laïcité. C’est elle qui permet «à chacun de croire et de ne pas croire. La laïcité française est parfois un mystère, mais ce n’est pas la lutte contre la religion.» Des mots dans la lignée de son discours au Collège des Bernardins le 9 avril dernier, où il affirmait que la laïcité ne «s’applique pas à la société». Néanmoins, «la France a des racines judéo-chrétiennes», a-t-il admis, insistant toutefois  sur leur «non-exclusivité».

«Ce qui m’a beaucoup frappé, c’est le souci qu’il a de la cohésion nationale», commente le père Bourdin. Le président attend ainsi de la religion catholique sa contribution au bien commun. «Il y a chez lui une superposition entre la nation française, la cohésion nationale et la laïcité. Par ce fait, il déplace la notion de séparation entre l’Église et l’État», conclut le dominicain.

Interview du père Bernard Bourdin

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27 juin 2018, 11:31