Le Pape célébrant le rite du lavement des pieds dans la prison "Regina Coeli", à Rome, le 29 mars 2018. Le Pape célébrant le rite du lavement des pieds dans la prison "Regina Coeli", à Rome, le 29 mars 2018. 

Le Pape célèbre la messe “In Cœna Domini” dans une prison de Rome

Vers 16h ce jeudi, la prison “Regina Coeli” est devenue le quatrième établissement pénitentiaire à accueillir une visite du Pape à l’occasion du Jeudi Saint.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

Après une visite à l’infirmerie de la prison, pour  y saluer les détenus malades, le Pape François a tenu à célébrer une nouvelle fois la messe In Coena Domini auprès des prisonniers, auquel il s’est présenté lui-même comme un simple pécheur mais aussi comme un «ambassadeur de Jésus».

Dans son homélie improvisée, le Pape a montré l’originalité presque subversive du geste de Jésus, de laver les pieds de ses disciples, dans le contexte de son époque. Laver les pieds, «c’était un travail d’esclave» dans le contexte de la Palestine d’il y a 2000 ans : ceux qui s’étaient salis les pieds avec la poussière des chemins pouvaient se les faire laver par des esclaves qui se tenaient disponibles à la porte des maisons, pour assurer ce service. Le geste de Jésus était donc révolutionnaire et édifiant.

«Jésus veut faire ce travail d’esclave pour faire un exemple, pour montrer comment nous rendre service les uns les autres.» Un bon chef doit donc être aussi et avant tout un serviteur, a insisté le Pape, faisant remarquer que de nombreuses guerres auraient pu être évitées si les rois et les empereurs qui ont jalonné les tragédies de l’histoire avaient écouté Jésus pour se faire serviteurs.

Face aux gens qui souffrent, qui sont écartés, qui sont sales, Jésus ne se lave pas les mains comme Ponce Pilate… Au contraire, il s’incline pour laver les pieds de ses compagnons de route. «Jésus risque le service pour chacun de nous, parce qu’il nous aime tellement !», a insisté le Pape François en expliquant qu’il n’était qu’un simple pécheur mais qu’il visitait cette prison comme un «ambassadeur de Jésus». En voyant le Pape s’incliner vers eux au nom de Jésus, les prisonniers doivent donc prendre conscience du fait que Jésus prend tous les risques pour nous et «ne se fatigue jamais de nous pardonner».

12 hommes de provenances diverses

Au cours du rite, le Pape a lavé les pieds de 12 détenus provenant de sept pays : quatre Italiens, deux Philippins, deux Marocains, un Moldave, un Colombien, un Nigérian et un Sierra-Léonais. Huit d’entre eux sont catholiques, mais ce groupe comptait aussi deux musulmans, un orthodoxe et un bouddhiste. Bien que le Pape soit favorable à la possibilité de la mixité dans le cadre de ce rite, cette fois-ci, puisqu’il s’agissait d’une prison pour hommes, le groupe ne comptait aucune femme.

Durant la prière eucharistique, au moment du signe de paix, le Pape est sorti quelques instants du canon pour inviter à prier, en silence, pour ceux «qui nous veulent du bien» et aussi pour ceux «qui nous veulent du mal», qui «ne nous aiment pas» ou «que nous n'aimons pas», afin d'aborder la communion dans un réel esprit de paix intérieure.

Après la fin de la messe, il a rencontré quelques détenus de la 8e Section, dans laquelle sont retenus les prisonniers jugés coupables de délits sexuels.

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29 mars 2018, 17:42