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Le cardinal Pietro Parolin, aux 22èmes Journées Saint-François de Sales à Lourdes, le 26 janvier 2018. Le cardinal Pietro Parolin, aux 22èmes Journées Saint-François de Sales à Lourdes, le 26 janvier 2018. 

Médias, vérité et éthique chrétienne, selon le cardinal Parolin

À Lourdes pour les 22èmes Journées internationales Saint François de Sales, le cardinal Pietro Parolin a proposé une réflexion, nourrie des épîtres de Saint-Jean, sur l’interprétation chrétienne de la vérité appliquée au journalisme, lors de son homélie en la basilique de l’Immaculée Conception.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

La vérité, c’est ce qui distingue l’information de la communication. D’emblée, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, a fait valoir le caractère «complexe» et «fondamental» du métier de journaliste «pour toute société libre et pluraliste». Il s’est appuyé sur le discours marquant du Pape François au Conseil national de l’ordre des journalistes italiens: «Peu de professions ont autant d’influence sur la société que celle du journalisme. Le journaliste revêt un rôle de grande importance et, dans le même temps, de grande responsabilité. D’une certaine façon, vous écrivez “la première ébauche de l’histoire”, en construisant l’agenda des nouvelles et en introduisant les personnes à l’interprétation des événements», avait alors déclaré le Saint-Père en septembre 2016.

Éclairer la grande parabole qu’est le monde

Ainsi, le travail journalistique d’interprétation s’apparente à une mise en lumière des événements, que le cardinal Parolin formule en ces termes: «Notre monde est en quelque sorte une immense parabole qui nécessite des éclaircissements à divers niveaux de compétence et de quête authentique de la réalisation intégrale de l’être humain». 

En conséquence, «scruter le monde, observer l’actualité, l’interpréter et repérer les initiatives constructives», apparaît comme le devoir des journalistes, «surtout de ceux qui travaillent dans les médias catholiques», a relevé  le Secrétaire d’État.

Mesurer la vérité par la fidélité des comportements

«Aletheia» en grec ancien ou «emet» en hébreu -racine étymologique de l’acclamation liturgique «Amen»-, la définition de la vérité est  maintes fois posée et étudiée dans le Nouveau Testament.

À la lumière de l’Évangile et des épîtres de Saint-Jean, le cardinal Parolin a donc rappelé que ce concept intellectuel de vérité était bien plus qu’une notion et qu’une idée, mais bien «un comportement fidèle». «Si notre comportement n’est pas fidèle, nous sommes des menteurs, une sorte de “fake news”», a-t-il observé, ajoutant que ce chemin de la vérité s’empruntait nécessairement par «une reconnaissance de nos limites».  

La vérité révélée est une vérité incarnée

De cette manière, la capacité du journaliste «à poser un regard sur le monde et à faire attention aux personnes» peut contribuer «à l’avancée du règne de Dieu», a souligné le Secrétaire d’État du Saint-Siège, rappelant un principe-clé de la foi chrétienne.

«La vérité, pour nous chrétiens, ce n’est pas d’abord et surtout un corpus de doctrines, c’est une personne: le Christ. On n’y accède pas en proclamant des slogans ou en appliquant des principes, mais en vivant en communion avec lui».

L’objectif du beau, du bien et du vrai 

Alors «qu'est-ce que la vérité?» Pour l'atteindre et la vivre, le cardinal Parolin a invité au discernement qui, seul, permet de transmettre au monde, la «triade existentielle que forment la vérité, la bonté et la beauté»...

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26 janvier 2018, 13:02