Pour Léon XIV, il est urgent «d'apporter le Christ à tous les peuples»

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Chaque année, l'Assemblée générale des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) se tient à Rome à la fin de mois de mai. Ouverte le 21 mai, l’Assemblée de cette année prévoyait une rencontre avec le Pape Léon XIV au début de ses travaux, ce jeudi 22 mai.

Dans la salle Clémentine du palais apostolique, vers 10h30, environ 200 responsables des OPM, issus de plus de cent vingt pays ont été reçus par le Saint-Père. Il a d’abord commencé par exprimer sa gratitude pour leur «service dévoué, indispensable à la mission d'évangélisation de l'Église», qu’il a pu voir de ses propres yeux au cours de ses années de ministère pastoral au Pérou. 

«Le “moyen principal“ pour éveiller la responsabilité missionnaire»

Tout commence à Lyon en 1822, lorsqu’une jeune lyonnaise, la bienheureuse Pauline Jaricot, veut annoncer l’Évangile dans le monde entier en soutenant les missions. Elle crée un réseau missionnaire, chaque personne engagée doit donner «1 sou» par semaine et chercher d’autres donateurs: l’œuvre de la Propagation de la Foi est née. Elle sera regroupée plus tard avec l’Enfance Missionnaire fondée par Mgr Charles Forbin-Janson et Saint Pierre Apôtre fondé par Jeanne Bigard, sous le nom d’Œuvres Pontificales Missionnaires, et rattaché à l’actuel dicastère pour l’Évangélisation des peuples.

Encore aujourd’hui, les OPM sont «le “moyen principal“ pour éveiller la responsabilité missionnaire parmi tous les baptisés et soutenir les communautés ecclésiales dans les régions où l'Église est jeune», assure le Souverain pontife. Une mission d’évangélisation urgente aujourd’hui selon lui, et qui s’inscrit dans «le renouveau de l'Église tel qu'il a été envisagé par le Concile Vatican II».

Car apporter «à tous les peuples, voire à toutes les créatures», le message du Christ, c’est apporter «la promesse évangélique d'une paix véritable et durable, qui est possible parce que, selon les mots du Pape François, le Seigneur a vaincu le monde et ses conflits constants “en faisant la paix par le sang de sa croix”» (Evangelii Gaudium, 229).

Devant le cardinal Tagle, préfet du dicastère de l’Évangélisation des peuples et les directeurs nationaux des OPM, Léon XIV a remercié le travail des Œuvres pour «promouvoir la Journée mondiale des missions, l'avant-dernier dimanche d'octobre».

Lors de l'audience papale.   (@Vatican Media)

Esprit de disciple missionnaire

Cette année, la Semaine Missionnaire Mondiale pour la Mission aura lieu du dimanche 12 octobre au dimanche 19 octobre 2025, jour de la quête mondiale pour les besoins de l’Église dans les pays où elle est implantée récemment. Elle aura pour thème «Missionnaires de l’espérance parmi les peuples».

Et c’est justement à cette espérance que le Pape appelle, en encourageant à «promouvoir un esprit de disciple missionnaire chez tous les baptisés et un sens de l'urgence d'apporter le Christ à tous les peuples». Léon XIV insiste: les Œuvres Pontificales Missionnaires «sont une partie importante de ce grand effort», celui d’annoncer «le nom de Jésus et le salut qui naît de la foi dans la vérité salvifique de l'Évangile».

Celui qui fut missionnaire au Pérou, puis évêque pendant huit ans, a ensuite donné un conseil pratique aux directeurs nationaux: «donner la priorité aux visites des diocèses, des paroisses et des communautés, et aider ainsi les fidèles à reconnaître l'importance fondamentale des missions, et du soutien à nos frères et sœurs dans les régions du monde où l'Église est encore jeune et en croissance».

Communion et universalité

En fin de discours, Léon XIV a proposé une réflexion sur la mission des OPM autour de «deux éléments distinctifs». D’abord la communion. «Vous êtes appelés à cultiver et à promouvoir au sein de vos membres la vision de l'Église comme communion des croyants, animée par l'Esprit Saint», a assuré le Saint-Père, paraphrasant sa devise épiscopale et pontificale : «Le Christ est notre Sauveur et en lui nous sommes un, une famille de Dieu, au-delà de la riche variété de nos langues, de nos cultures et de nos expériences». 

Cette communion «en tant que membre du Corps du Christ» amène au deuxième élément distinctif, celui de l’universalité, qui «inspire à transcender les limites de nos paroisses individuelles, de nos diocèses et de nos nations, afin de partager avec toute nation et tout peuple la richesse inouïe de la connaissance du Seigneur Jésus».