Saint André: le Pape exhorte catholiques et orthodoxes «à s’écouter sans condamner»
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Témoignant de son «affection fraternelle» et du «profond respect» nourri à l’égard du Patriarcat œcuménique de Constantinople, le Successeur de Pierre a comme chaque année envoyé une délégation du Saint-Siège à Istanbul, siège du patriarcat, pour la commémoration de saint André, premier appelé des Apôtres. La délégation pontificale est composée cette année du cardinal Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens, Mgr Flavio Pace, secrétaire, et Mgr Andrea Palmieri, sous-secrétaire du même dicastère, rejoints par le nonce apostolique en Turquie, Mgr Marek Solczyński. En novembre 2014, le Pape François était venu en personne, à l'instar du Pape Benoît XVI en 2006.
Surmonter des divisions millénaires
Dans son message écrit adressé à Bartholomée, le Pape a fait référence au 60e anniversaire de la promulgation du décret Unitatis redintegratio, marquant l'entrée officielle de l'Église catholique dans le mouvement œcuménique. François reconnait que le dialogue avec l'Église orthodoxe a été et continue d'être particulièrement fructueux. Cependant, le Pape reconnait que ce que Unitatis redintegratio présente comme le but ultime du dialogue, à savoir la pleine communion entre tous les chrétiens, n'a pas encore été réalisé. «Cela n'est pas surprenant, car les divisions millénaires ne peuvent être surmontées en quelques décennies», admet-il, soulignant l’indéniable «dimension eschatologique» de cette pleine communion. «Le chemin de l'unité coïncide avec le chemin du salut déjà accordé en Jésus-Christ, auquel l'Église ne participera pleinement qu'à la fin des temps».
Cette perspective encore inconnue ne signifie pas selon François que nous devons perdre de vue ce but ultime. Au contraire, «catholiques et orthodoxes ne doivent jamais cesser de prier et de travailler ensemble pour se préparer à accepter le don divin de l'unité.»
Écouter sans condamner
En la matière, le Souverain pontife de remarquer que le récent synode sur la synodalité y a contribué. «La volonté d'un exercice renouvelé de la synodalité dans l'Église catholique ne manquera pas de favoriser les relations entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, qui a toujours gardé vivante cette dimension ecclésiale constitutive», estime-t-il, pointant l’importance d’un «climat de dialogue authentique et franc» dans un monde déchiré par les oppositions et les polarisations. Le métropolite Job de Pisidie, délégué du patriarche œcuménique de Constantinople, a participé activement au processus synodal.
«Écouter sans condamner devrait également être la manière dont les catholiques et les orthodoxes poursuivent leur chemin vers l'unité», a ajouté François, réitérant son souhait de se rendre à Nicée pour le 1700e anniversaire du premier Concile œcuménique et remerciant ceux qui ont déjà commencé à travailler pour rendre ce voyage possible.
Cet anniversaire multiséculaire concernera tous les chrétiens qui continuent à professer leur foi dans les termes du Credo de Nicée-Constantinople, a souligné François, convaincu que cette commémoration encouragera toutes les Églises. «La fraternité vécue et le témoignage donné par les chrétiens seront également un message pour notre monde en proie à la guerre et à la violence», a-t-il déclaré, s’associant aux prières pour la paix en Ukraine, en Palestine, en Israël et au Liban, ainsi que dans toutes les régions où se déroule une «guerre mondiale par morceaux».
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