Pape François: «La chose la plus importante dans la vie est la charité»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Il y a presque 500 ans, en 1525, Matthieu de Baschi fondait une nouvelle branche du premier ordre religieux de la famille franciscaine, aux côtés des Franciscains et des Conventuels. Les Capucins voulaient ainsi vivre une pauvreté réelle, une fraternité avec les pauvres et prendre de longs temps d’oraison.
Ce samedi 31 août, le Pape François a accueilli les participants au 86e chapitre général de l’Ordre, qui tire son nom du capuchon dont les frères couvrent leur tête. Les représentants des 10 000 Capucins répartis à travers le monde ont été encouragés par le Saint-Père à «profiter de cette rencontre» pour s’interroger sur la manière d’annoncer l’Évangile, à l’image de saint François d’Assise, en particulier dans les jeunes Églises.
Le Pape, qui a choisi son nom en hommage au Poverello, a tenu à souligner trois dimensions de la spiritualité franciscaine: la fraternité, la disponibilité et l'engagement pour la paix.
La mission pour promouvoir la fraternité
«Personne, dans le plan de Dieu, ne peut se considérer comme une île, mais chacun est en relation avec les autres pour grandir dans l'amour», a ainsi débuté la réflexion du Saint-Père.
Pour lui, les membres de cet ordre mendiant sont venus à Rome d’abord pour se «reconnaître, dans la foi, comme des frères élus, rassemblés et accompagnés par la charité providentielle du Père». En effet, le Pape a critiqué la tendance à mettre au centre l’optimisation des «ressources humaines» de l’Ordre ou des «calculs humains» autour des ressources économiques. Ces instruments sont «utiles» mais doivent être compris «toujours comme des moyens, jamais comme des fins».
C'est, au contraire, la fraternité qui doit être au centre, a insisté François, «même au prix de renoncer, en sa faveur, à des projets et à des réalisations d'un autre ordre».
Témoins d’une Église en sortie
Souvent reconnaissables à leur barbe, à l’image du prédicateur de la Maison pontificale le cardinal Raniero Cantalamessa, les Capucins ont la réputation d’«aller là où personne ne veut aller», a salué le Pape, montrant par cette ouverture que «la chose la plus importante dans la vie est la charité et qu'il vaut toujours la peine de dépenser sa vie pour elle».
Il a demandé aux Frères de rester «simples, libres et disponibles, prêts à tout laisser (cf. Mc 1,18) pour être présents là où le Seigneur vous appelle, sans chercher de reconnaissance ni d'exigences, avec le cœur et les bras ouverts». Cette disponibilité correspond à l’intuition originelle de la création des Capucins, qui se rendaient au chevet des plus pauvres et notamment des pestiférés.
Être, dans le Christ, proche de tous
Depuis 500 ans, les Capucins selon le modèle de saint François, l’«homme de paix», vivent «au milieu des gens, au point d'être communément considérés comme les “frères du peuple“», a estimé François, les qualifiant aussi «d’experts “artisans de paix“». Il les a encouragés à poursuivre cette mission pacificatrice à travers une condition fondamentale: «être, dans le Christ, proche de tous (cf. Lc 10, 25-37), en particulier des plus pauvres, des rejetés et des désespérés, sans jamais exclure personne».
Pour François, le saint d’Assise a pu être ce témoin de l’Amour de Dieu, en acceptant ses propres blessures et en rencontrant le Christ. Ainsi, de «pardonné il est devenu porteur de pardon, d'aimé il est devenu dispensateur d'amour, de réconcilié il est devenu promoteur de réconciliation».
Pour conclure, le Pape François a confié l’Ordre à la Vierge Marie et a demandé des prières pour lui-même, à cet Ordre qui a connu et porté de grands saints comme Padre Pio.
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