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«Le Christ nous encourage à vivre la disproportion de l'amour»

Avant de réciter la prière de l'Angélus, le Pape François est revenu sur l'évangile de saint Matthieu dans lequel Jésus enjoint ses disciples à aimer leurs ennemis. Des paroles difficiles mais qui témoignent de l'amour toujours extraordinaire de Dieu pour ses enfants.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

En revenant sur l'évangile de Matthieu (Mt 5, 38-48), l'évêque de Rome est revenu sur les paroles «exigeantes et qui semblent paradoxales» de Jésus à ses disciples, lorsqu'il les invite à tendre l'autre joue et à aimer leurs ennemis. «Jésus nous provoque en disant : si vous agissez de cette manière, "quelle chose extraordinaire faites-vous?"» a demandé le Pape. Le terme "extraordinaire" est par définition ce qui excède les pratiques habituelles et les calculs normaux dictés par la prudence, a-t-il relevé.

«En général, nous cherchons à ce que tout soit bien ordonné et contrôlé, afin que tout corresponde à nos attentes : craignant de ne rien recevoir en retour ou de trop nous exposer et d'être ensuite déçus, nous préférons n'aimer que ceux qui nous aiment, ne faire du bien qu'à ceux qui nous font du bien, n'être généreux qu'envers ceux qui peuvent nous rendre la pareille ; et à ceux qui nous traitent mal, nous répondons sur le même ton» a expliqué le souverain pontife. 

Vivre la disproportion de l'amour

L'amour de Dieu est extraordinaire et va au-delà de nos critères selon lesquels nous vivons nos relations. «Alors que nous essayons de rester dans l'ordinaire des raisonnements utilitaires, Il nous demande de nous ouvrir à l'extraordinaire d'un amour gratuit» a encore souligné François, alors que nous essayons toujours «d’équilibrer les comptes, le Christ nous encourage à vivre la disproportion de l'amour». Nous n'aurions jamais été sauvés si «Dieu ne s'était pas disproportionné», si Jésus n'avait pas embrassé la croix pour nous. 

«Voilà, Dieu nous aime alors que nous sommes pécheurs, et non pas parce que nous sommes bons ou capables de lui donner quelque chose en retour. L'amour de Dieu est un amour toujours par excès, toujours au-delà des calculs, toujours disproportionné» a encore expliqué le Pape. «Aujourd'hui, il nous demande également de vivre de cette manière, car c'est seulement ainsi que nous pourrons vraiment témoigner de lui».

Sortir de la logique de l'intérêt personnel

À travers cet épisode de l'évangile, «Dieu nous propose de sortir de la logique de l'intérêt personnel et de ne pas mesurer l'amour sur la balance des calculs et des convenances». Il nous invite à ne pas répondre au mal par le mal, mais à oser dans le bien, à risquer dans le don, même si nous recevons peu ou rien en retour. «Car c'est cet amour qui transforme lentement les conflits, raccourcit les distances, surmonte les inimitiés et guérit les blessures de la haine. Alors, nous pouvons nous demander, a conclut le souverain pontife: «est-ce que, dans ma vie, je suis la logique de la contrepartie ou celle de la gratuité? L'amour extraordinaire du Christ n'est pas facile, mais il est possible, parce que Lui-même nous aide en nous donnant son Esprit, son amour sans mesure».

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19 février 2023, 12:15

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.