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Audience générale: le Canada, un voyage de réconciliation, de guérison et d’espérance

De retour de son voyage apostolique au Canada, le Pape François a repris son cycle de catéchèse ce mercredi 3 août dans la salle Paul VI au Vatican, en raison des fortes chaleurs. Lors de l’audience générale, le Saint-Père a partagé quelques réflexions sur son «pèlerinage pénitentiel» effectué du 24 au 30 juillet dernier, un parcours de réconciliation, de guérison, et de conversion.

Arrivé dans la salle Paul VI s’aidant de sa canne, le Saint-Père a salué les nombreux pèlerins venus assister à l’audience générale. Ce mercredi 3 août, le Pape est revenu sur les moments forts de son voyage pénitentiel au Canada. Sa principale motivation était de rencontrer les peuples autochtones pour leur exprimer sa proximité, sa douleur, et pour leur demander pardon pour le mal subi de la part de chrétiens, dont de nombreux catholiques, ayant collaboré dans le passé aux politiques d’assimilation et d’émancipation forcées des gouvernements de l’époque.

Le voyage de François qui avait pour devise, «Marcher ensemble», a été «un parcours de réconciliation, et de guérison, qui suppose la connaissance historique, l’écoute des survivants, la prise de conscience, et surtout la conversion», a fait savoir le Saint-Père.

La mémoire, la réconciliation, et la guérison

Dans sa catéchèse, revenant sur les trois étapes de son voyage pénitentiel à la rencontre des peuples autochtones, à Edmonton, au Québec et à Iqaluit, François retient de son parcours, un voyage duquel «jaillit l’espérance pour l’Église au Canada et partout ailleurs», a-t-il affirmé. Commentant l’épisode biblique des disciples d’Emmaüs, qui marchaient accompagnés du Christ ressuscité, le Souverain pontife souligne leur passage de «l’échec à l’espérance», et d’ajouter: «combien de fois dans l’histoire les disciples du Christ ont-ils refait cette route d’Emmaüs! Combien de fois, après avoir vécu le scandale de la croix, à cause de leurs propres péchés, les chrétiens ont retrouvé l’espérance grâce à la fidélité du Seigneur».

Le Saint-Père encourage les pasteurs, les personnes consacrées et les laïcs de l’Église au Canada à suivre les traces de Saint François de Laval, le premier évêque de Québec: servir l’Évangile et les pauvres, et à être des bâtisseurs d’espérance.

Des menaces toujours présentes

Mais c’est surtout l’attention aux traditions autochtones qui a retenu l’attention de l’évêque de Rome. Il le souligne une fois encore dans sa catéchèse, réaffirmant «la volonté active du Saint-Siège et des communautés catholiques locales de promouvoir les cultures autochtones, avec des parcours spirituels appropriés et avec l’attention aux coutumes et aux langues des peuples».

Le Pape relève cependant des menaces toujours présentes, qui pourraient menacer les traditions, l'histoire et les liens religieux des peuples. Il évoque les différentes formes de colonisation idéologiques, «aplanissant les différences, se concentrant uniquement sur le présent et oubliant souvent les devoirs envers les plus faibles et les plus fragiles».

Pour François, il s’agit d’avancer vers un «sain équilibre, une harmonie entre la modernité et les cultures ancestrales, entre la sécularisation et les valeurs spirituelles».

Quant à la dernière rencontre, à Iqaluit, sous le cercle polaire, avec des jeunes et des anciens inuits. Elle aura marqué le Saint-Père par le lien qui unit les générations. Jeunes et personnes âgées ensemble pour marcher dans l’histoire, un «binôme clé», un «signe des temps», dit François souhaitant que les peuples autochtones du Canada puissent servir d’exemple pour tous les peuples autochtones: ils peuvent apporter «une contribution indispensable pour une humanité plus fraternelle, qui sache aimer la création et le Créateur».

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03 août 2022, 11:06