Le 2 mai 1962, enterrement à Palerme en Sicile de Pio La Torre, victime de la mafia. Le 2 mai 1962, enterrement à Palerme en Sicile de Pio La Torre, victime de la mafia.  

«Les mafias gagnent lorsque la peur prend le dessus sur la vie», estime François

Dans un discours adressé à 350 personnes de l’Académie pontificale mariale internationale et de la DIA (Direzione Investigativa Antimafia, organe italien de lutte contre le crime organisé), le Pape François est revenu, jeudi 23 juin, sur l’importance de la coexistence fraternelle et de l’amitié sociale pour diffuser une culture de légalité, de respect et de sécurité.

L’Académie pontificale mariale internationale, institut d'études et de recherches dans le domaine de la théologie mariale, établie en 1959 par la lettre apostolique Maiora in Dies de Jean XXIII et la DIA, organisme du gouvernement italien pour lutter contre le crime organisé lié à la mafia, participent toutes deux à la construction de «maisons», qui mettent en œuvre «le pacte entre les générations», a d’emblée dit le Pape. Il a salué le travail des deux organisations, qui participent «comme une grande famille ouverte au bien commun, à la hauteur de la diffusion d'une culture de légalité, de respect et de sécurité pour les personnes et l'environnement».

Car «les mafias gagnent lorsque la peur prend le dessus sur la vie», a continué le Saint-Père. Ainsi, instaurant un climat de confiance, la DIA et l’Académie pontificale mariale internationale représentent «un soutien au changement, une lueur de lumière au milieu des ténèbres, un témoignage de liberté. Je vous encourage à poursuivre sur cette voie: soyez forts et apportez l'espoir, surtout parmi les plus faibles», a observé le Pape. 

Esclaves modernes de la mafia

«Lorsque la sécurité et la légalité font défaut, les premiers à être lésés sont en fait les plus faibles et tous ceux qui, à divers titres, peuvent être qualifiés de "derniers"», a poursuivi l’évêque de Rome. Et ces plus faibles deviennent des esclaves modernes sur lesquels se construisent les économies mafieuses. François a donc invité la DIA et l’Académie pontificale à rester aux cotés de ces petits, à résister au colonialisme culturel mafieux: «Il est nécessaire que chacun, à tous les niveaux, prenne résolument le chemin de la justice et de l'honnêteté». 

Avant de remercier les deux organismes une nouvelle fois pour leur travail, François a rappelé qu’en cas de connivence et d’opacité, «il faut en rechercher les causes, en laissant la place à une saine honte, sans laquelle aucun changement n'est possible et la coopération mutuelle pour le bien commun reste une chimère». «Ne vous lassez pas de vous tenir aux côtés du peuple avec tendresse et compassion; faites-vous toujours plus les promoteurs de cet amour pour le peuple, pour sa vie et pour son avenir, qui représente la synthèse de vos propres idéaux», a conclu le Pape.

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23 juin 2022, 12:38