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L'Université pontificale grégorienne, héritière du Collège Romain fondé en 1551 par saint Ignace de Loyola. L'Université pontificale grégorienne, héritière du Collège Romain fondé en 1551 par saint Ignace de Loyola. 

Face aux crises, le Pape prône la formation anthropologique

Dans un message à l'Institut de Psychologie de l'Université pontificale grégorienne de Rome, adressé jeudi 19 mai à l'occasion du 50ème anniversaire de sa fondation, le Souverain pontife a analysé les crises contemporaines, dont celle en cours en Ukraine. «Il est impératif de dire non au mal, d'aider ceux dont la dignité est bafouée et de promouvoir la personne humaine», a-t-il réitéré.

Tiziana Campisi - Cité du Vatican

Face à la profonde crise anthropologique et à la crise de sens que traverse le monde, «l'Église a le devoir de répondre de manière appropriée et efficace». C'est ce qu'écrit le Pape dans son message adressé à l'Institut de Psychologie de l'Université pontificale grégorienne qui, avec la conférence internationale et interdisciplinaire «Adam, où es-tu? La question anthropologique aujourd'hui», célèbre le 50e anniversaire de sa fondation. L'événement vise à analyser comment les défis d'aujourd'hui -la mondialisation, les nouvelles technologies, la crise écologique, le post-humain- affectent la personne humaine et sa dignité transcendante, et si l'Église sera en mesure d'y répondre de manière créative et dans une perspective d'avenir. Tout cela dans une perspective psychologique, philosophique, théologique et sociologique.

La guerre, pire conséquence de la destructivité humaine

Le Pape François fait allusion à l’Ukraine, et définit «l'immense tragédie de la guerre qui se déroule sous nos yeux, comme la pire conséquence de la destructivité humaine, individuelle et systémique, qui n'est pas suffisamment prise au sérieux et n'est pas dûment traitée et éradiquée à ses racines». Il affirme qu'il est nécessaire «d’apprendre à dire non au mal», de «relever ceux qui sont blessés ou offensés dans leur dignité» et de «former des personnes capables à leur tour de forger des formateurs avec une solide préparation anthropologique». C'est pourquoi l'Église continue d'attendre de l'Institut «un service de qualité basé sur les connaissances de la psychologie avec des apports de la théologie et de la philosophie», affirme-t-il. «Votre mission est au service de la promotion de la personne humaine et du processus permanent d'évangélisation», ajoute le Souverain pontife.

Les vertus de l'approche interdisciplinaire

François rappelle que l'Institut de psychologie est né «dans le sillage de l'aggiornamento ecclésial initié par le Concile Vatican II qui, dans "Gaudium et spes", a exhorté, dans la pastorale, à se servir non seulement des principes de la théologie, mais aussi des découvertes des sciences profanes, au premier rang desquelles la psychologie et la sociologie, afin de conduire les fidèles à une vie de foi plus pure et plus mûre».

Au cours de ses 50 ans d'histoire, poursuit le Pape, l'Institut a poursuivi «avec courage l'approche interdisciplinaire dans la pastorale des fidèles, tant dans le domaine de la recherche et des nombreuses publications, que dans la pratique pastorale et formative». Et «suivant le principe ignatien de la cura personalis», elle a «préparé des spécialistes capables d'intégrer la spiritualité et la psychologie dans les activités apostoliques et éducatives, dans les différents contextes géographiques et culturels de l'Église». Plus d'un demi-millier d'hommes et de femmes, de cultures diverses et de continents différents, en collaboration avec l'Institut, ont donné naissance à une quinzaine de centres spécialisés pour formateurs dans différentes régions d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et d'Europe.

Au service de l'Église en sortie

La conférence avec laquelle l'Institut de Psychologie célèbre un demi-siècle d'activité vise à s'appuyer sur l'héritage du passé pour affronter les défis de l'avenir, ajoute François, soulignant que le thème choisi, «dans la situation actuelle du monde, résonne avec une grande force, nous interroge, nous secoue et nous invite à un sérieux examen de conscience et à la conversion». Enfin, le Pape souhaite que les célébrations du 50ème anniversaire de l'Institut grégorien de Psychologie renouvellent «l'engagement dans la recherche, l'enseignement et l'attention aux personnes», afin que les enseignants et les étudiants soient «au service de l'Église en allant vers les périphéries existentielles des hommes et des femmes d'aujourd'hui, dans la diversité de leurs cultures mais unis par le besoin de soutien et d'impulsion pour affronter les difficultés et les défis de la vie».

L'Institut de psychologie de l'Université pontificale grégorienne

Fondé en 1971, l'Institut grégorien de psychologie a pour objectif de préparer des spécialistes qui intègrent les dimensions spirituelle et psychologique dans les activités apostoliques et éducatives qui leur sont confiées dans leur propre contexte géographique et culturel. Aujourd'hui, ses quelque 600 anciens élèves travaillent comme formateurs et éducateurs et occupent d'autres postes à responsabilité dans le monde entier. Répondant à l'invitation du Concile Vatican II à utiliser les sciences, «principalement la psychologie et la sociologie», pour purifier et faire mûrir la vie de foi, l'Institut vise à offrir une vision de la personne qui, en tenant compte des valeurs chrétiennes et de l'importance des motivations subconscientes, constitue une base solide pour aider les autres à grandir dans leur vocation.

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19 mai 2022, 13:39