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Audience générale: derrière le silence de Dieu se manifeste sa tendresse

Le Saint-Père est revenu sur la foi vécue dans les épreuves, au cours de l’audience du mercredi 18 mai. À l’exemple de Job qui crie sa protestation face au mal, jusqu'à ce que Dieu lui réponde, le temps du silence et de l'attente dans l’épreuve peut être une bénédiction, a expliqué François.

Claire Riobé - Cité du Vatican

Comment interpréter le silence de Dieu face aux épreuves que nous traversons?  Poursuivant son cycle hebdomadaire de catéchèses sur la vieillesse, le Pape François est revenu, ce 18 mai, sur la figure biblique de Job. Un «témoin de foi», qui a crié à Dieu sa protestation face au mal, jusqu'à ce qu'Il lui réponde et lui révèle son visage.

«Dieu finit par répondre, comme toujours de manière surprenante : il montre à Job sa gloire mais sans l'écraser, bien au contraire, avec une tendresse souveraine. Il faut bien lire les pages de ce livre, sans préjugés ni clichés, pour saisir la force du cri de Job», a invité le Saint-Père. Nous mettre à l’école de Job nous aide à dépasser la tentation du moralisme, lorsque ceux que nous côtoyons sont exaspérés ou démoralisés dans l’épreuve. 

Un «piétisme hypocrite et présomptueux»

Au chapitre 42 du Livre de Job, le vieil homme est loué parce qu'il a compris le mystère de la tendresse de Dieu, caché derrière son silence. Les amis de Job prétendaient, eux, avoir compris Dieu et le mystère du mal qui entourait leur ami. Venus consoler Job, ils avaient fini par le juger à travers des schémas faux et préconçus, tombant dans un «piétisme hypocrite et présomptueux» qui provoqua la colère de Dieu. Pourtant «Job a bien parlé, car il a refusé d'accepter que Dieu soit un "Persécuteur"», rappelle le Souverain pontife. Et comme récompense, «Dieu rend à Job le double de tous ses biens, après lui avoir demandé de prier pour ses mauvais amis.»

Face au mal, crier à Dieu sa protestation

Job connait un tournant dans sa foi lorsqu'au summum de sa colère, il refuse la caricature d’un Dieu vengeur présentée par ses amis. Cette parabole, affirme ainsi François, représente de manière dramatique et exemplaire ce que chacun de nous traverse réellement dans sa vie. Lorsque «des épreuves trop lourdes, disproportionnées par rapport à la petitesse et à la fragilité humaines, s'abattent sur une personne, une famille ou un peuple. Dans la vie (…) certaines personnes sont accablées par tant de maux que cela parait excessif et injuste».

L’échec, le handicap ou la maladie, épreuves dans certains cas aggravées par des difficultés économiques, peuvent nous questionner sur l’action de Dieu dans notre vie. Récemment, les conséquences de la pandémie de Covid-19 ou encore la guerre en Ukraine apparaissent pour certains de lourds fardeaux qui s’amoncelent.

Dans son silence, Dieu révèle son respect et sa tendresse

Pouvons-nous pour autant «justifier ces "excès" par une rationalité supérieure de la nature et de l'histoire? Pouvons-nous les bénir (…) comme une réponse justifiée à la culpabilité des victimes, qui les ont méritées ?» Au contraire, explique le Successeur de Pierre: il existe un droit de la victime à protester, face au mystère du mal qu’elle subit.

Ce droit, Dieu l’accorde à tous. «Et le silence de Dieu au premier moment du drame signifie ceci. Dieu ne recule pas devant la confrontation, mais dans un premier temps, il laisse à Job le moyen d'exprimer ses protestations. Peut-être devrions-nous, parfois, apprendre de Dieu ce respect et cette tendresse.»

Les personnes âgées affligées de maux, portent en elles fragilité et pertes progressives. Par leurs prières et leurs souffrances unies au Christ, elles sont un témoignage crédible et un rempart de la communauté dans sa lutte contre le mal, a conclu François.

Revoir l'Audience générale

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18 mai 2022, 08:11