Pape François: le pardon brise le cercle vicieux du mal et du regret

Jésus nous pardonne toujours et se fait notre avocat auprès du Père. Apprenons à pardonner pour sortir du cercle vicieux du mal et du regret. Ne pas pardonner, c’est continuer à clouer le Christ dans ceux qui souffrent les conséquences des guerres. C’est ce qu’a déclaré le Pape dans son homélie de la messe du dimanche des Rameaux célébrée place Saint-Pierre.

Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican

« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font ». Jésus a imploré le pardon pour ses bourreaux comme il le demande pour nous auprès du Père, a dit le Pape dans son homélie de la messe du dimanche des Rameaux. En ce dimanche qui a marqué la reprise des célébrations sur la place Saint-Pierre, François a invité à réfléchir sur la différence entre deux mentalités qui s’affrontent et qui s’opposent sur le calvaire : celle de Dieu et celle du monde, qui a crucifié Jésus, celle du «sauve-toi toi-même». « Se sauver soi-même, s’occuper de soi, penser à soi et pas aux autres, seulement à sa santé, à son succès, à ses intérêts ; à l'avoir, au pouvoir, au paraître », a regretté le Saint-Père.

Les blessures du Christ sont les brèches de douleur d’où jaillit le pardon

Alors que ses adversaires sont dans une mentalité égoïste du moi, a poursuivi le Pape, Jésus se préoccupe des autres : il fait miséricorde au bon larron et demande le pardon pour ses bourreaux. C’est au cœur de la douleur atroce, de la souffrance physique aigue de la passion, que Jésus demande pardon pour ceux qui le transpercent. «Fixé à la potence de l'humiliation, il augmente l'intensité du don, qui devient par-don».  

Le Pape François a ensuite invité à regarder Jésus sur la Croix pour se rendre compte que Dieu fait de même avec nous : il nous pardonne. Des blessures du crucifié, ces brèches de douleur causées par nos clous, jaillit le pardon.

L’amour des ennemis, le commandement le plus difficile

C’est au moment le plus difficile, celui de la crucifixion, que Jésus vit le commandement le plus difficile, l’amour des ennemis. François a ainsi invité à imiter l’exemple du Maître, plutôt que de suivre notre instinct rancunier. Ne restons pas à «regarder en nous-mêmes et à lécher les blessures qui nous ont été infligées par les autres, par la vie, par l'histoire». Comme Jésus, réagissons en brisant le cercle vicieux du mal et du regret. Aux clous de la vie réagissons avec amour et aux coups de la haine avec la caresse du pardon.

Imitons Dieu qui ne divise pas entre les bons et les mauvais, entre amis et ennemis ; qui accorde compassion et miséricorde à tous. «Pensons à quelqu'un qui nous a blessés, offensés, déçus ; quelqu'un qui nous a mis en colère, qui ne nous a pas compris ou qui n'a pas été un bon exemple. Combien de temps restons-nous à repenser à ceux qui nous ont fait du mal !», s’est-exclamé le Pape.

Jésus avait le pardon sur les lèvres et dans son cœur. Comme lui, «ne nous lassons pas du pardon de Dieu : à nous prêtres de l'administrer, à chaque chrétien de le recevoir et d'en témoigner», a appelé François.

Dans le drame de la guerre, le Christ est à nouveau cloué sur la Croix

En s’adressant au Père, Jésus dit : «Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font». C’est ainsi que Jésus se comporte avec nous, il se fait notre avocat. «Quand on utilise la violence, on ne sait plus rien de Dieu qui est Père, ni des autres, qui sont frères. On oublie pourquoi on est dans le monde, et on va jusqu'à commettre des cruautés absurdes». Pour illustrer ces propos, François a évoqué le drame de la guerre, où le Christ est à nouveau cloué sur la Croix et crucifié dans les personnes qui souffrent : «Oui, le Christ est à nouveau cloué à la croix dans les mères qui pleurent la mort injuste de leurs maris et de leurs enfants. Il est crucifié dans les réfugiés qui fuient les bombes avec des enfants dans les bras. Il est crucifié dans les personnes âgées laissées seules pour mourir, dans les jeunes privés d'avenir, dans les soldats envoyés pour tuer leurs frères».

Le miracle de la «canonisation» du bon larron

Évoquant le pardon accordé au bon larron, le Pape l’a désigné comme la première canonisation de l’histoire. C’est le miracle du pardon de Dieu qui a transformé la requête de condamné à mort en grâce, a encore déclaré François, qui a conclu son homélie en invitant à marcher courageusement vers Pâques avec la certitude que Jésus intercède auprès du Père pour que Dieu nous pardonne toujours.

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10 avril 2022, 11:48