Le Pape François, à l'issue de l'audience avec le cardinal sri lankais Albert Malcolm Ranjith, au Vatican, le 25 avril 2022. Le Pape François, à l'issue de l'audience avec le cardinal sri lankais Albert Malcolm Ranjith, au Vatican, le 25 avril 2022. 

Les catholiques sri-lankais au centre de l’attention du Pape

Les 269 victimes des attentats du dimanche de Pâques 2019, au Sri Lanka, ont été commémorées lors d'une messe en la basilique Saint-Pierre, ce 25 avril. Le Pape François a également reçu à 12h un groupe de pèlerins du pays.

Claire Riobé - Cité du Vatican

Le Pape François, a rencontré ce 25 avril au matin un groupe de pèlerins sri-lankais venus commémorer le troisième anniversaire des attentats terroristes de Pâques au Sri-Lanka, survenus le dimanche 21 avril 2019, qui avaient fait 269 morts et plus de 500 blessés. 


Au cours de l'audience, le Pape François a réaffirmé sa proximité avec les chrétiens sri-lankais, durement éprouvés par les attentats et la profonde crise économique et sociale que connait actuellement le pays. «Chers frères et sœurs, avec vous, je souhaite prier pour votre patrie, le Sri Lanka», a exprimé le Saint-Père, dont la dernière visite dans le pays remonte à 2015. François a ensuite condamné la «haine et la violence fratricide» dont souffre les Sri-Lankais depuis des années. «Nous prions pour les gouvernants, pour ceux qui ont des responsabilités sociales et éducatives et pour tout le peuple. Puissent les difficultés actuelles être résolues avec l'engagement et la coopération de tous», a également demandé le Souverain pontife, devant les visiteurs. 

Messes de commémoration à Colombo et au Vatican

Cette rencontre s'est tenue à l'issue d'une messe de commémoration, célébrée ce 25 avril au matin par le cardinal sri-lankais Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, en la basilique Saint-Pierre. La célébration intervient elle-meme peu après une messe symbolique le 21 avril dernier, durant laquelle l'archevêque de la capitale sri-lankaise avait prié pour toutes les victimes des attentats de Pâques 2019. Dans un discours poignant, il avait également reproché au président du pays et son gouvernement de ne pas avoir tenu leur promesse d'accorder justice aux victimes des attentats, et de ne pas avoir nettoyé le pays de «tout élément de terreur».  

Trois ans après les attentats à la bombe, imputés à un groupe islamiste radical local, les enquêtes judiciaires se sont révélées insuffisantes. Les recommandations émises par la commission d'enquête présidentielle n'ont pas été mises en œuvre, et il est reproché au gouvernement d'avoir dissimulé la vérité sur ces attentats, afin de cacher sa propre implication.

Le gouvernement, responsable de la faillite

Le cardinal Malcolm Ranjith, principal dirigeant catholique du pays, n'a ainsi cessé de réclamer la vérité, appelant les dirigeants à la responsabilité et à la transparence. Avec d'autres chefs religieux de la nation insulaire, il a donné une voix à la colère et au désaccord croissants de la population, qui subit l'une des pires crises économiques que le pays ait jamais connues.

Dans un entretien accordé à Vatican News le 23 avril, le cardinal Ranjith a accusé les dirigeants actuels du pays de corruption et de mauvaise gestion, qui ont entraîné une spirale de crise au Sri-Lanka. «Il y a une rupture totale de la confiance dans l'ensemble du système politique au Sri Lanka, y compris dans l'opposition» déplorait-il, lançant un un appel à la communauté internationale pour qu'elle «fasse pression sur notre gouvernement, qu'il ne fasse pas de projets utopistes et reste coupé avec la vie quotidienne de notre peuple».

 

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25 avril 2022, 11:38