Le Pape François recevant plusieurs centaines de participants au cours annuel sur le for interne, en Salle Paul VI du Vatican, le 25 mars 2022. Le Pape François recevant plusieurs centaines de participants au cours annuel sur le for interne, en Salle Paul VI du Vatican, le 25 mars 2022.  

Le Pape aux confesseurs: le ministère de la Réconciliation, un appel à la sainteté

Le Pape François a reçu vendredi 25 mars 2022 les participants au cours annuel sur le for interne, organisé par la Pénitencerie apostolique, en salle Paul VI du Vatican. Devant les prêtres rassemblés, le Pape a développé trois mots-clés de la confession: l'accueil, l'écoute, l'accompagnement.

Le Pape s'est d'abord félicité de la participation d'environ 800 clercs à ce cours annuel organisé par la Pénitencerie apostolique: «C'est un bon signe, car aujourd'hui une mentalité très répandue a du mal à comprendre la dimension surnaturelle, voire veut la nier», a d’emblée remarqué le Souverain pontife, regrettant la tendance à vouloir réduire l'importance de la confession. «La confession est un dialogue. Et réduire le dialogue à trois ou quatre conseils psychologiques pour avancer... Et c'est enlever l'essentiel du sacrement», a-t-il affirmé.  

Le Pape a ainsi invité tous les prêtres confesseurs, en cette période de Carême, à relire et méditer la Note sur le For interne et l'inviolabilité du sceau sacramentel, publiée par la Pénitencerie apostolique en 2019. Elle aborde selon lui des aspects «de grande actualité» et nous aide surtout «à redécouvrir combien est précieux et nécessaire, même à notre époque, le ministère de la Réconciliation, qui rend visible et réalise la miséricorde de Dieu».

Et François de rappeler l’expression «inhabituelle» qu’il a employé lors d'une récente interview, soutenant que «le pardon est un droit humain». En fait, c'est ce que le cœur de chaque personne désire le plus profondément, car, après tout, être pardonné, c'est être aimé pour ce que nous sommes, malgré nos limites et nos péchés, explique-t-il.


Le pardon et "l'écologie spirituelle"

Ainsi le pardon apparaît comme un «droit» dans le sens où Dieu, dans le mystère pascal du Christ, l'a donné de manière totale et irréversible à toute personne disposée à l'accepter, avec un cœur humble et repentant. «En dispensant généreusement le pardon de Dieu, nous, les confesseurs, coopérons à la guérison des personnes et du monde; nous coopérons à la réalisation de cet amour et de cette paix auxquels chaque cœur humain aspire si intensément; nous contribuons, si je puis dire, à une "écologie" spirituelle du monde», a affirmé l’évêque de Rome aux participants à ce cours annuel.

Le Pape leur a ensuite suggéré quelques pistes de réflexion autour de trois mots clés: accueillir, écouter, accompagner. «Trois dimensions essentielles du ministère du confesseur; trois visages de l'amour, auxquels il faut ajouter la joie, qui l'accompagne toujours», a-t-il ajouté.

L'accueil, s'ouvrir à la Grâce

L'accueil doit être la première caractéristique du confesseur. «C'est ce qui aide le pénitent à s'approcher du Sacrement avec le bon esprit, à ne pas rester replié sur lui-même et sur son propre péché, mais à s'ouvrir à la paternité de Dieu, au don de la Grâce.»

Écouter l'autre pour se dépouiller

Le deuxième élément est l'écoute. «L'écoute ne se limite pas à entendre. Elle requiert une disposition intérieure faite d'attention, de volonté, de patience. Il faut laisser ses propres pensées, ses propres schémas derrière soi, pour vraiment ouvrir son esprit et son cœur à l'écoute». Et le Saint-Père de poursuivre: «Dans certaines confessions, il ne faut rien dire ou presque rien -comme conseil ou exhortation- mais seulement écouter et pardonner. L'écoute est une forme d'amour qui fait que l'autre personne se sent vraiment aimée».

À propos de l'écoute, le Pape a aussi conseillé aux confesseurs d'éviter la curiosité. «Ne tombez pas dans la curiosité de dire "Et comment c'était ? Et combien de fois ?" S'il vous plaît ! Vous n'êtes pas un tortionnaire: vous êtes un père aimant. La curiosité vient du diable».

«Et combien de fois la confession du pénitent devient-elle aussi un examen de conscience pour le confesseur! L'écoute implique une sorte de dépouillement: se vider de son ego pour accueillir l'autre», a rappelé le Successeur de Pierre, développant le troisième mot clé: «l'accompagnement».

Accompagner vers la sainteté

«Le confesseur ne décide pas à la place du fidèle, il n'est pas le maître de la conscience de l'autre. Le confesseur accompagne simplement, avec toute la prudence, le discernement et la charité dont il est capable, la reconnaissance de la vérité et de la volonté de Dieu dans l'expérience concrète du pénitent. Il est toujours nécessaire de distinguer la conversation de la confession proprement dite, qui est liée par le sceau, du dialogue de l'accompagnement spirituel, qui est également réservé, bien que sous une forme différente», a-t-il souligné.

Le Souverain pontife a conclu en insistant sur l’objectif permanent du confesseur: l'appel universel à la sainteté (cf. Lumen gentium, 39-42), en accompagnant surtout «vers la compréhension et l'acceptation de la volonté de Dieu, qui est toujours la voie du plus grand bien, la voie de la joie et de la paix».

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25 mars 2022, 12:15