Angélus: «Dieu croit en nous et nous accompagne avec patience»

Nous ne devons pas imputer à Dieu la responsabilité de nos maux, mais au contraire regarder en nous-mêmes. La guerre ou la pandémie ne sont pas des punitions de Dieu; ce sont nos choix erronés et violents qui déchaînent le mal. Telles sont les pistes de réflexion suggérées par le Pape François au cours de l’Angélus de ce troisième dimanche de Carême.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

Au cœur de ce chemin de Carême, le Pape François revient ce dimanche sur la sempiternelle question de la responsabilité de Dieu dans le mal qui ronge le monde. Facilement, l’on pourrait attribuer les guerres ou les maladies qui sévissent dans le monde à la colère de Dieu. En revanche, dans l’Évangile (cf. Luc 13,1), «Jésus refuse et conteste fortement l'idée d'imputer nos maux à Dieu: les personnes tuées et celles qui sont mortes sous la tour n'étaient pas plus coupables que les autres et ne sont pas victimes d'un Dieu impitoyable et vindicatif, qui n'existe pas! Le mal ne peut jamais venir de Dieu car il "ne nous traite pas selon nos péchés" (Ps 103,10), mais selon sa miséricorde».

Le Pape nous invite à faire attention car lorsque le mal nous oppresse et nous fait nous sentir impuissants, le risque est grand de perdre la lucidité et finalement d’accuser Dieu. «Combien de fois attribuons-nous nos malheurs et les malheurs du monde, à celui qui, au contraire, nous laisse toujours libres et n'intervient donc jamais en imposant, seulement en proposant ; à celui qui n'utilise jamais la violence et, en effet, souffre pour nous et avec nous ?», s’interroge François.  

Regarder en nous-mêmes

Au lieu de blâmer Dieu, propose l’évêque de Rome, nous devons regarder en nous-mêmes: «c'est le péché qui produit la mort; c'est notre égoïsme qui déchire les relations; ce sont nos choix erronés et violents qui déchaînent le mal».

Regarder en nous-mêmes, estime François, c’est accueillir la pressante invitation du Christ à la conversion, surtout en cette période de Carême. «Acceptons-la avec un cœur ouvert. Convertissons-nous du mal, renonçons à ce péché qui nous séduit, ouvrons-nous à la logique de l'Évangile : car, là où règnent l'amour et la fraternité, le mal n'a plus de pouvoir !».

Dieu est patient envers nous

Jésus sait que la conversion n'est pas facile, «que bien souvent nous retombons dans les mêmes erreurs et les mêmes péchés; que nous nous décourageons et, peut-être, qu'il nous semble que notre engagement pour le bien est inutile dans un monde où le mal semble régner».

Mais cette patience de Dieu est infinie. «J'aime à penser qu'un joli nom pour Dieu serait "le Dieu de l'autre possibilité" : il nous donne toujours une autre chance, toujours. C'est sa miséricorde» a souligné le Pape.

C’est pourquoi racontant la parabole du figuier stérile, Jésus nous offre l’image d’un Dieu patient à notre égard, qui ne se lasse pas de nous redonner confiance avec tendresse. «Il (Dieu) ne se décourage pas, mais place toujours l'espoir en nous. Dieu est un Père et te regarde comme un père : comme le meilleur des pères, il ne voit pas les résultats que tu n'as pas encore atteints, mais les fruits que tu peux encore porter; il ne compte pas tes échecs, mais encourage tes possibilités; il ne s'attarde pas sur ton passé, mais parie avec confiance sur ton avenir.», a conclu le Pape avant de demander à la Vierge Marie de nous donner l'espoir et le courage, et d'allumer en nous le désir de la conversion.

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20 mars 2022, 12:18