Échange informel entre le Pape François et le président Mattarella à la basilique Saint-Pierre après une messe de canonisation, le 13 octobre 2019. Échange informel entre le Pape François et le président Mattarella à la basilique Saint-Pierre après une messe de canonisation, le 13 octobre 2019. 

Derniers échanges de vœux entre le Pape et le président Mattarella

Le 1er janvier, après la prière de l'Angelus, François a exprimé sa reconnaissance pour le Président de la République italienne Sergio Mattarella, qui arrive au terme de son mandat. Le chef de l'État, à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix, a écrit à François pour lui faire part de son appel aux institutions pour qu'elles s'attaquent aux problèmes du monde, en particulier à la pandémie.

Benedetta Capelli - Cité du Vatican

«Je réponds de tout cœur et avec reconnaissance au salut du président de la République italienne, Sergio Mattarella, et j'assure mes prières pour lui et pour le peuple italien», a déclaré le Pape François à la fin de la prière mariale, ce samedi 1er janvier 2022.  Vendredi soir, à la télévision, le chef de l'État, adressant son dernier message aux Italiens au terme de son mandat, a eu des mots d'affection pour le Souverain Pontife qu'il a remercié «pour la force de son magistère et pour l'amour qu'il exprime pour l'Italie et l'Europe, soulignant comment ce continent peut jouer un rôle important pour la paix, l'équilibre et la défense des droits de l'homme dans un monde en mutation».

Ce matin, commentant le message du Pape pour la 55e Journée mondiale de la paix, le président de la République italienne a souligné qu'il s'agit «d'un rappel rigoureux et en même temps d'une réflexion passionnée sur les outils permettant d'aborder efficacement les problèmes qui affligent un monde multipolaire et fragmenté, tels que ceux de la dégradation de l'environnement, de la résurgence des maladies, de l'aggravation de la faim, des pénuries d'eau chroniques et de la récurrence continue des conflits".

Face à la pandémie, à la profonde crise de l'éducation et à la précarité croissante du monde du travail, il est nécessaire «de s'engager sur ce chemin de paix que saint Paul VI a défini comme le développement intégral, afin d'écouter le cri des pauvres et de la terre», écrit le président Mattarella.

Relancer le dialogue entre les générations

Ce chemin passe, comme le souligne le Message, «par un dialogue fructueux entre les générations, une véritable alliance entre les personnes âgées, gardiennes de la mémoire, et les jeunes qui portent l'histoire en avant». Cela signifie qu'il faut fuir les intérêts immédiats qui génèrent une culture du gaspillage, et s'engager dans un débat productif pour faire face à l'urgence climatique, un sujet qui tient à cœur aux jeunes. «Renforcer le rôle des jeunes est par ailleurs, l'un des objectifs fondamentaux de la politique étrangère de l'Italie», assure le président, qui termine son mandat avec une très grande popularité parmi toutes les générations.

Une autre priorité est celle de l'éducation. «Je regrette de constater que, ces dernières années, les ressources consacrées à cette fonction indispensable au niveau mondial ont diminué. Sur cette question, je voudrais partager l'espoir que les fonds destinés à l'éducation seront enfin considérés comme des investissements. Car c'est à partir de l'éducation et du développement personnel que nous commençons à construire l'avenir».

Au sujet du travail, «vecteur de la pleine réalisation de la dignité humaine et base de la construction de la justice et de la solidarité au sein de chaque communauté», le chef de l'État a rappelé que la pandémie a aggravé les difficultés déjà persistantes, fragilisant encore plus les personnes vulnérables. «Je vous remercie, Votre Sainteté, d'avoir tourné votre réflexion vers le rôle que la politique est appelée à jouer dans ce domaine, à savoir celui de promouvoir, et de garantir en toutes circonstances, le juste équilibre entre liberté économique et justice sociale.» Tous ensemble, conclut le président Mattarella, «nous pouvons devenir des "artisans" de la paix».

Âgé de 80 ans, le président sortant a assuré de son intention de ne pas se présenter pour un second mandat. Élu en janvier 2015, il quittera donc ses fonctions dans les prochains jours, après l’élection de son successeur par le Parlement. En Italie, le chef de l’État exerce un rôle de pivot institutionnel, l’essentiel du pouvoir exécutif étant entre les mains du gouvernement.

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02 janvier 2022, 16:31