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Angélus: face à la fragilité, le Seigneur ne recule pas

Le Pape François a prononcé dimanche 2 janvier la prière de l'Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique. Il a commenté l'Évangile du jour, tiré du premier chapitre de saint Jean, selon un calendrier liturgique différent de celui de la France et d'autres pays. Au Vatican et en Italie, où l'Épiphanie sera célébrée jeudi 6 janvier, les textes lus dans les messes d'aujourd'hui sont ceux du 2e dimanche de Noël.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Avant de réciter la prière de l'Angélus récitée devant les fidèles réunis place Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur la phrase de l'Évangile en Saint Jean «Le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous». (Jn 1, 14). Une phrase, a t-il précisé «qui, à elle seule, nous révèle le sens de Noël». des mots qui contiennent un paradoxe, qui réunit deux réalités opposées: le Verbe et la chair.  Le "Verbe" indique que Jésus est le Verbe éternel du Père, infini, existant depuis toujours, avant toute chose créée ; la "chair", par contre, indique précisément notre réalité créée, fragile, limitée, mortelle. 

«Il y a une autre opposition dans le Prologue de l'Évangile de Jean, un autre binôme : la lumière et les ténèbres (cf. v. 5), a poursuivi le Pape, Jésus est la lumière de Dieu qui est entrée dans les ténèbres du monde. Dieu est lumière : en lui il n'y a pas d'opacité ; en nous, par contre, il y a beaucoup d'obscurité. Maintenant, avec Jésus, la lumière et les ténèbres se rencontrent : la sainteté et la faute, la grâce et le péché».

Dieu ne se lasse pas de nous chercher

L'Évangile, en présentant ces polarités veut nous annoncer «une chose splendide» a expliqué le Pape: «la manière d'agir de Dieu». Face à notre fragilité, le Seigneur ne recule pas a t-il poursuivi. Dieu «ne reste pas dans son éternité bienheureuse et dans sa lumière infinie, mais il s'approche, il se fait chair, il descend dans les ténèbres, il habite des terres qui lui sont étrangères». Cette proximité de Dieu se manifeste dans son amour infini, et dans le fait qu'Il vient toujours à ntre rencontre, «il ne se lasse pas de nous chercher».

Même si nous avons tendance à garder souvent nos distances avec Dieu, parce que nous pensons parfois être indignes de Lui, «Noël nous invite à voir les choses de son point de vue» a encore expliqué le Saint-Père. «Dieu désire s'incarner. Si ton cœur te semble trop pollué par le mal, trop désordonné, ne t’enferme pas, n'aie pas peur. Pense à l'étable de Bethléem. Jésus est né là, dans cette pauvreté, pour te dire qu'il n'a pas peur de visiter ton cœur».

Inviter Dieu dans nos vies

Aussi, François a demandé qu'elle place souhaitons-nous faire, concrètement, à cette présence de Dieu. «Peut-être y a-t-il des aspects de la vie que nous gardons pour nous, des lieux exclusifs, intérieurs, où nous avons peur que l'Évangile entre, où nous ne voulons pas mettre Dieu au milieu, a t-il relevé. En ces jours de Noël, accueillir le Seigneur ici même nous fera du bien».  Le Pape a suggéré de «s'arrêter devant la crèche, parce qu'elle montre Jésus qui vient habiter toutes nos vies concrètes, ordinaires, où tout ne va pas bien, avec de nombreux problèmes : les bergers qui travaillent dur, Hérode qui menace les innocents, la grande pauvreté».

«Devant la crèche, parlons à Jésus de nos situations concrètes, a t-il conclu. Invitons-le officiellement dans nos vies, surtout dans nos zones d'ombre, dans nos "étables intérieures". Et parlons-lui aussi sans crainte des problèmes sociaux et ecclésiaux de notre temps, car Dieu aime habiter parmi nous». 

En ce premier dimanche de 2022, après avoir salué les pélerins rassemblés sur la Place Saint-Pierre, le Pape a adressé ses «voeux de paix et de bien dans le Seigneur» pour cette nouvelle année. «Dans les moments heureux et dans les moments tristes, confions-nous à Lui, qui est notre force et notre espérance», a-t-il exhorté.

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02 janvier 2022, 11:15

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.