Le Pape célèbre la Vierge des Douleurs, modèle de foi du peuple slovaque

Dernière étape de son voyage apostolique, c’est au sanctuaire national de Šaštin que le Pape François s’est rendu ce mercredi matin. Un haut-lieu de pèlerinage pour les Slovaques qui y vénèrent Notre-Dame des Sept Douleurs, fêtée ce 15 septembre. Le Saint-Père a commenté dans son homélie les trois caractéristiques de la foi de Marie: la route, la prophétie et la compassion.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Le 15 septembre est un jour férié en Slovaquie, non pas en raison de la venue du Pape mais pour fêter Notre-Dame des Sept Douleurs, sainte patronne du pays depuis 1927 et vénérée à Šaštin depuis 1732. François est arrivé peu après 9h00 ce matin dans cette petite ville située à environ 70 km au nord de Bratislava, et où se trouve la Basilique des Sept Douleurs de la Vierge Marie, abritant une statue miraculeuse en forme de Pietà.

Après un temps de prière avec les évêques slovaques à l’intérieur de la basilique, le Saint-Père a célébré la messe à l’extérieur du sanctuaire, devant des milliers de fidèles. Son homélie était centrée sur la figure de la Vierge Marie, modèle de foi proposé aux Slovaques et à tous les chrétiens.


Être pèlerin avec la Vierge Marie

La foi de Marie «est une foi qui se met en route», a d’abord souligné le Souverain Pontife. Après l’annonciation, elle reste humble et vit «ce don reçu comme une mission à accomplir», ce qui la met en route vers la maison de sa cousine Élisabeth. «Et toute sa vie sera une marche à la suite de son Fils, comme première disciple, jusqu’au Calvaire, au pied de la Croix. Marie marche toujours», a fait remarquer le Pape.

Et François d’inviter les fidèles à rester eux aussi «toujours en pèlerinage à la recherche du Seigneur». La marche permet de surmonter «la tentation d’une foi statique qui se contente de quelques rites ou de vieilles traditions». «Au contraire, vous sortez de vous-mêmes, vous portez dans vos sacs les joies et peines, et vous faites de la vie un pèlerinage d’amour vers Dieu et vers les frères. Merci pour ce témoignage !», s’est exclamé le Saint-Père, exhortant chacun à ne pas s’arrêter.

«Lorsque l'Église s'arrête, elle tombe malade ; lorsque les évêques s'arrêtent, l'Église tombe malade ; lorsque les prêtres s'arrêtent, le peuple de Dieu tombe malade», a-t-il ajouté.

Lumière dans les ténèbres

La foi de Marie est aussi «une foi prophétique». «La prophétie d’Israël culmine en Marie parce qu’elle porte dans ses entrailles la Parole de Dieu faite chair, Jésus qui réalise (…) le dessein de Dieu», a précisé François, et cela advient dans la douleur. «N’oublions pas ceci : on ne peut pas réduire la foi au sucre qui adoucit la vie, on ne peut pas, a rappelé le Pape. Jésus est un signe de contradiction». Devant Lui, «on ne peut rester tiède et “jouer sur les deux tableaux”. L’accueillir signifie accepter qu’il dévoile mes contradictions, mes idoles, les suggestions du mal ; et qu’il devienne pour moi la résurrection, celui qui toujours me relève, qui me prend par la main et me fait recommencer».

Le Saint-Père a invité les Slovaques à être eux aussi prophètes, non pas en se montrant «hostiles au monde», mais des «signes de contradiction» qui «sachent montrer, par leur vie, la beauté de l’Évangile». Il s’agit pour cela de privilégier le dialogue, la vie fraternelle, la solidarité, la préservation de la vie «là où règnent des logiques de mort».


Croire le cœur ouvert

Enfin, Marie montre une «foi compatissante», de Cana au Calvaire. Elle «recueille nos larmes et nous console en même temps, en nous montrant dans le Christ la victoire définitive». François a aussi évoqué «l’épreuve de la compassion : rester sous la croix», comme Marie, dans l’impuissance et la douleur, mais avec la certitude que Dieu «triomphe de la mort».

Avec Notre-Dame des Douleurs, nous pouvons entrer dans cette foi «qui se fait compassion». «Une foi qui ne demeure pas abstraite, mais qui nous fait entrer dans la chair et nous rend solidaire avec ceux qui sont dans le besoin». «Cette foi, avec le style de Dieu, humblement et sans clameurs, allège la douleur du monde et irrigue de salut les sillons de l’histoire», a conclu François. Le Saint-Père a souhaité que la Vierge Marie obtienne pour chacun une foi toujours en marche, prophétique et riche de compassion.

Mots de remerciement

Au terme de cette messe, le Souverain Pontife s'est adressé aux personnes présentes. «Le temps est maintenant venu de quitter votre pays, a-t-il déclaré en ce dernier jour de son voyage apostolique. Dans cette Eucharistie, j’ai rendu grâce à Dieu de m’avoir permis de venir parmi vous, et d’achever mon pèlerinage dans l’étreinte fervente de votre peuple, en célébrant ensemble la grande fête religieuse et nationale de votre Patronne, la Vierge des Douleurs». François a remercié spécialement les évêques, la présidente de la République également présente, les autorités civiles et «tous ceux qui ont collaboré de différentes manières, surtout par leur prière. Je vous porte dans mon cœur. Ďakujem všetkým! [Merci à vous tous]», leur a assuré le Pape. 

Revoir la messe en intégralité

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15 septembre 2021, 10:42