«Ne vous laissez pas emprisonner par la tristesse ou le découragement»

Depuis le stade Lokomotiva de Košice, le Pape François est allé à la rencontre de milliers de jeunes slovaques, dialoguant avec eux et les invitant à garder confiance en Dieu face aux défis du monde contemporain.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican 

Près de 30 000 jeunes avaient pris place dans le stade lokomotiva de Košice pour rencontrer le Pape François. Le Saint-Père a effectué un tour en papamobile sous les vivats et les drapeaux aux couleurs slovaques et du Saint-Siège. Un temps d'échanges qui a pris comme souvent la forme d'un dialogue, le Pape répondant à des questions posées par des jeunes. Très souriant, le Saint-Père s'est fait l'écho des inquiétudes et des espérances de ces Slovaques, venus parfois en famille à sa rencontre.

«L’amour est le plus grand rêve de la vie, mais ce n’est pas un rêve bon marché» a commencé François en répondant à une question sur l'amour dans le couple. Le Pape a ainsi invité à ne pas «banaliser l'amour, car l’amour n’est pas seulement émotion et sentiment, cela c’est plutôt le commencement. L’amour, ce n’est pas d’avoir tout et tout de suite. L’amour ne répond pas à la logique du jetable. L’amour est fidélité, don, responsabilité». 

Se révolter contre la culture du provisoire

«La vraie originalité aujourd’hui, la vraie révolution, c’est de se révolter contre la culture du provisoire, c’est aller au-delà de l’instinct et au-delà de l’instant», a t-il poursuivi. Le Pape a invité les jeunes à regarder les "grandes histoires" dans lesquelles se trouvent toujours deux ingrédients qui vont toujours ensemble: «l’un est l’amour, l’autre est l’aventure, l’héroïsme». «Chacun de vous est particulier. Chacun est un don et peut faire de la vie un don. Les autres, la société, les pauvres vous attendent» a t-il expliqué. En regardant Jésus, on peut voir à la fois cet amour infini et le courage de donner la vie jusqu’au bout, sans demi-mesure.

«Les rêves que nous faisons nous disent la vie que nous voulons»

Une nouvelle fois, le Saint-Père a exhorté les jeunes à rêver. «Rêvez d’une beauté qui aille au-delà de l’apparence, au-delà des tendances de la mode. Rêvez sans avoir peur de former une famille, d’engendrer et d’éduquer des enfants, de passer votre vie en partageant tout avec une autre personne, sans avoir honte de vos fragilités, parce que lui, ou elle, les accueille, les aime et vous aime comme vous êtes. Les rêves que nous faisons nous disent la vie que nous voulons». 

Les grands rêves a poursuivi le Pape ne sont pas dans la culture de l'immédiateté, la voiture puissante ou le vêtement à la mode, mettant en garde contre ceux qui «vendent des illusions : ces manipulateurs de bonheur». Chacun, au contraire, est unique aux yeux de Dieu, et nous sommes au monde «pour vivre une histoire d’amour avec Dieu, pour embrasser l’audace de choix forts, pour nous aventurer dans le risque merveilleux d’aimer». Pour que l'amour porte du fruit, a encore souligné le Saint-Père «n’oubliez pas les racines». Et d'encourager à cultiver le lien avec les plus anciens, les grands-parents, à prendre «le temps d’écouter leurs histoires». 

Un Père qui nous relève en toute situation

Reprenant les paroles de Petra, une jeune Slovaque qui a évoqué la Confession, François est revenu sur ce lien avec la miséricorde de Dieu. «Les péchés sont-ils vraiment le centre de la Confession ?  a t-il demandé, Dieu veut que tu t’approches de lui en pensant à toi, à tes péchés, ou bien à lui ? Quel est le centre, les péchés ou bien le Père qui pardonne tout ?» François a donné ainsi un conseil: «après chaque Confession, restez quelques instants pour vous rappeler le pardon que vous avez reçu. Conservez cette paix dans le cœur, cette liberté que vous sentez en vous. Non pas les péchés, qui n’y sont plus, mais le pardon que Dieu vous a donné».

A ceux qui pourrait avoir "la honte" d'aller se confesser, le Saint-Père a expliqué aussi qu'il ne s'agit pas d'un problème mais d'une bonne chose, et le signe d'aller plus loin car «Dieu n’a jamais honte de toi. Il t’aime là où tu as justement honte de toi-même. Et il t’aime toujours». 

Se laisser embrasser par le Christ 

Le Pape a enfin terminé en répondant au témoignage de Peter et Lenka, un couple parent de trois enfants, et qui ont traversé des phases très difficiles en raison notamment d'une grave maladie de Peter.  «Vous avez demandé comment encourager les jeunes à ne pas avoir peur d’embrasser la Croix. Embrasser : c’est un beau verbe. Embrasser aide à vaincre la peur. Quand nous sommes embrassés, nous retrouvons confiance en nous-mêmes et dans la vie». «La Croix ne peut s’embrasser toute seule ;  a t-il conclu, la souffrance ne sauve personne. C’est l’amour qui transforme la souffrance. C’est donc avec Jésus que l’on embrasse la croix, jamais seuls !» Si l'on embrasse Jésus, alors la joie renaît. 

Rencontre du Pape avec les jeunes Slovaques à Kosice

 

 

 

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14 septembre 2021, 18:30