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Angélus : attention à la «religiosité des apparences»

Devant une place Saint-Pierre remplie de fidèles, le Saint-Père, depuis la fenêtre du palais apostolique a livré sa traditionnelle prière de l’Angélus. Il a offert une méditation sur le «risque d’une religiosité des apparences».

Vatican News

Le Pape François, en ce dimanche 29 août, a commenté l’épisode de l’Évangile selon saint Marc, dans lequel les scribes et les pharisiens sont étonnés par l’attitude de Jésus : «Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes» (Mc 7, 1-8.14-14. 21-23).

Nous aussi, a concédé le Souverain Pontife, «nous pouvons nous demander : pourquoi Jésus et ses disciples négligent-ils ces traditions ?», car «Après tout, ce ne sont pas de mauvaises choses, mais de bonnes habitudes rituelles, un simple lavage avant de prendre de la nourriture.» Mais alors pourquoi Jésus ne leur prête-t-il pas attention ? a continué François, «Parce qu'il est important pour Lui de ramener la foi au centre. Et pour éviter un risque, qui vaut pour ces scribes comme pour nous : observer les formalités extérieures en mettant au second plan le cœur de la foi

Le mal naît de l'intérieur

Le Pape François est ainsi revenu sur un écueil à éviter, «la religiosité des apparences», avant de développer ce phénomène : «paraître bon à l'extérieur, tout en négligeant de purifier le cœur. Il y a toujours la tentation de "contenter Dieu" par une dévotion extérieure, mais Jésus ne se satisfait pas de cette adoration. Il ne veut pas de choses extérieures, il veut une foi qui atteint le cœur.»

En effet, dans l’Évangile selon saint Marc, immédiatement, Jésus rappelle la foule pour lui dire une grande vérité : «"Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur." (v. 15). Au contraire, c'est "du dedans, du cœur" (v. 21) que naissent les choses mauvaises.» Des paroles qui sont révolutionnaires estiment François, «car dans la mentalité de l'époque, on pensait que certains aliments ou contacts extérieurs rendaient impur. Jésus renverse la perspective : ce n'est pas ce qui vient de l'extérieur qui est mauvais, mais ce qui naît de l'intérieur.»

Ne pas blâmer les autres pour ses propres fautes 

Un enseignement qui peut aussi concerner chacun d’entre nous, a poursuivi le Souverain pontife, «Nous pensons souvent que le mal vient principalement de l'extérieur : du comportement des autres, de ceux qui pensent du mal de nous, de la société. Combien de fois nous blâmons les autres, la société, le monde, pour tout ce qui nous arrive ! C'est toujours la faute des "autres" : des gens, des gouvernants, de la malchance. Les problèmes semblent toujours venir de l'extérieur», et nous passons alors notre temps à «distribuer des blâmes, mais passer du temps à blâmer les autres, c'est perdre du temps. Vous vous mettez en colère, vous êtes amer et vous écartez Dieu de votre cœur.» Attention à ne pas se comporter comme ces personnes de l’Evangile, «qui se plaignent, se scandalisent, font polémique». «On ne peut être vraiment religieux en se plaignant : la colère, le ressentiment et la tristesse ferment les portes à Dieu.»

Il faut savoir «s’accuser soi-même», c’est le début du cheminement de la foi, a expliqué François.  

Ainsi, «Demandons aujourd'hui au Seigneur de nous libérer de blâmer les autres. Demandons dans la prière la grâce de ne pas perdre de temps à polluer le monde avec des plaintes, car ce n'est pas chrétien.» Au contraire, a conclu François, «Jésus nous invite à regarder la vie et le monde depuis notre cœur. Si nous regardons à l'intérieur, nous trouverons presque tout ce que nous détestons à l'extérieur.» Le Pape a invité chacun à demander à Dieu de purifier les cœurs, «car il existe un moyen infaillible de vaincre le mal : commencer par le vaincre en soi.»

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29 août 2021, 12:15

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.