Le Pape François lors de l'audience générale du 3 mars 2021 dans la Bibliothèque du Palais apostolique. Le Pape François lors de l'audience générale du 3 mars 2021 dans la Bibliothèque du Palais apostolique.

Audience générale: chaque dialogue avec Dieu est une grâce

La prière est une porte d’entrée à la sainte Trinité. Poursuivant son cycle de catéchèses sur la prière, le Pape François a médité sur la vocation de celle-ci, et sur l’amour de Dieu pour l’homme qui en découle, lors de l’audience générale du mercredi 3 mars depuis la Bibliothèque du Palais apostolique.

«Dans notre chemin de catéchèse sur la prière, la prière nous ouvre à la Trinité, à la mer immense de Dieu Amour», a d’abord commencé le Saint-Père, relevant comment, autrefois, «nous ne savions vraiment pas comment on pouvait prier», à savoir quels mots, quels sentiments et quels langages «étaient appropriés» pour Dieu.

Or, toutes les prières ne sont pas égales, et toutes ne sont pas appropriées, observe le Successeur de Pierre: «la Bible elle-même atteste du mauvais résultat de nombreuses prières, qui sont repoussées». En effet, parfois, peut-être que Dieu n’est pas content de nos prières et que nous ne nous en apercevons même pas, soutient le Pape, précisant: «Dieu regarde les mains de celui qui prie: pour les rendre pures, il ne faut pas les laver, mais il faut plutôt s’abstenir de mauvaises actions».

Chaque prière est une porte qui s’ouvre

François a alors cité l’exemple d’une prière particulièrement émouvante, celle «qui a fleuri sur les lèvres de ce centurion romain qui supplia Jésus un jour de guérir son serviteur malade» (cf. Mt 8, 5-13).

Il se sentait complètement inadapté: il n’était pas juif, c’était un officier de l’armée d’occupation qui était haïe. Mais la préoccupation pour son serviteur lui fait oser, remarque le Pape, le citant: «Seigneur, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri» (v. 8).

Cette phrase répétée dans chaque liturgie eucharistique montre que «dialoguer avec Dieu est une grâce», estime le Souverain pontife: «Nous n’en sommes pas dignes, nous n’avons aucun droit à avancer, “nous boitons” avec chaque parole et chaque pensée… Mais Jésus est une porte qui s’ouvre.»

Un Dieu qui aime l’homme, une «révolution»

«Pourquoi l’homme devrait-il être aimé de Dieu?», s’interroge ensuite l’évêque de Rome. «Il n’y a pas de raisons évidentes, il n’y a pas de proportion…» 

Cela est vrai au point que dans une bonne partie des mythologies, le cas d’un dieu qui se soucie des événements humains n’est pas prévu, rappelle le Saint-Père. «Ceux-ci sont même pénibles et ennuyeux, tout à fait négligeables. Dieu ne peut que penser à lui-même.» Dans ces cas antiques, ce sont plutôt les êtres humains qui cherchent «à adoucir la divinité et à apparaître agréables à ses yeux». D’où le devoir de «religion», avec son cortège de sacrifices et de dévotions à offrir sans cesse pour gagner les faveurs d’un Dieu muet et indifférent.

De ce fait, «nous n’aurions jamais eu le courage de croire à un Dieu qui aime l’homme, si nous n’avions pas connu Jésus», affirme le Pape François. «Nous n’aurions pas pu concevoir des récits de ce genre, pas même les comprendre, si nous n’avions pas rencontré Jésus. Quel Dieu est disposé à mourir pour les hommes? Quel Dieu aime toujours et patiemment, sans avoir la prétention d’être aimé en retour? Quel Dieu accepte le terrible manque de reconnaissance d’un fils qui lui demande son héritage en avance et s’en va de la maison en gaspillant tout?», poursuit le Saint-Père (cf. Lc 15,12-13).

Une sainte Trinité immensément bienveillante

En effet, nous imaginons avec difficulté et de très loin l’amour dont la Très Sainte Trinité est riche, et quelle immensité de bienveillance réciproque existe entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint, constate le Souverain pontife, prenant l’exemple des icônes orientales qui laissent entrevoir «quelque chose de ce mystère, origine et joie de tout l’univers».

Il nous était surtout impossible de croire que cet amour divin se serait dilaté, en abordant sur notre rivage humain: nous sommes le terme d’un amour qui n’a pas d’égal sur la terre, a ajouté le Saint-Père, concluant sur la portée infinie de cet amour: «Nous ne pouvions vraiment pas espérer de plus haute vocation: l’humanité de Jésus a rendu la vie de la Trinité elle-même disponible pour nous.»

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03 mars 2021, 10:00